Abreuvement au pâturage : « De plus grands bacs en haut des pentes »
Chez Sylvain Tola, dans la Loire, faire monter les pentes à l'eau d'abreuvement tout en conservant suffisamment de débit n'est pas simple.


Pour optimiser le pâturage de ses 60 vaches à 8000 kg de lait, Sylvain Tola, éleveur à Vézelin sur Loire (1), dans la Loire, a une vingtaine d'abreuvoirs pour 35 paddocks sur 22 hectares de prairies accessibles. La plupart de ses abreuvoirs font 1500 litres, ce qui peut sembler beaucoup pour 60 vaches, mais le réseau de distribution d'eau de encaisse un dénivelé de plus de 40 mètres et parcourt jusqu'à 700 mètres de distance.
« Et mes tuyaux font tous 25 mm de diamètre, pour simplifier les raccords. Malgré une pompe, le débit est faible en certains points du réseau, que je compense avec le volume des bacs, expose Sylvain Tola. En début de réseau, mes bacs font 1000 litres, et en bout de réseau ou en haut des pentes, ils font 1500 litres. Je veux être sûr que les vaches puissent boire suffisamment quand elles vont boire à plusieurs, et qu'il reste de l'eau pour les dernières à passer. »
Des bacs en béton dans les pentes
Pour améliorer le dispositif, il faudrait changer au moins les tuyaux de début de réseau avec du plus gros diamètre, mais les tuyaux sont enterrés en début de réseau.
Sylvain Tola a aussi investi dans des bacs béton, de 1000 et 1500 litres. « Je les mets dans les parcelles en pente pour être sûr que les vaches ne les bougent pas, et dans les parcelles où il n'y a pas de rotation avec des cultures. »
Adapter la rotation pour laisser le temps aux bacs de se remplir
Dans une parcelle, le débit est faible, car elle est sur un dôme. « Pour avoir suffisamment de débit, j'ai contourné le dôme avec le tuyau au lieu de monter le tuyau sur le dôme. Et les bacs sont plutôt au pied du dôme. Comme le débit est parfois trop juste en cas de forts besoins, je fais tourner les vaches dans un ordre particulier : après une journée dans le paddock 1, je les mets la nuit dans le paddock 3 où l'abreuvoir est plein, et pas dans le paddock 2 qui partage le bac du paddock 1. »
(1) Sylvain Tola participe à un groupe Pâturage de la Fevec, où intervient Jean-Pierre Manteaux, de la chambre d'agriculture de la Drôme. Il est membre du GIEE Pâturage Opti’soins (animé par la Fevec)
Gérer le gel en hiver, la chaleur en été
• Enterrer les tuyaux à 80 cm de profondeur pour les protéger des températures extrèmes, de l'alternance gel/dégel et du matériel. Sylvain Tola conseille de ne pas enterrer trop vite les tuyaux, au cas où il faut repositionner les bacs, installer une pompe, changer de diamètre de tuyau. « J'attends environ 4 ans. Mes prairies en rotation restent en place quatre ans, puis j'enterre les tuyaux à 80 cm de profondeur avec une sous soleuse au moment où j'implante la culture ou quand je réimplante une prairie. »
• Quand il reste des tuyaux en surface, il faut pouvoir vidanger les tuyaux en hiver, et couper l'eau en été. Donc il faut des vannes à différents endroits du réseau pour pouvoir couper l'eau d'une partie du réseau tout en alimentant le reste du réseau.