Valorex Alimentation humaine : optimisation de sa farine de lin

Valorex, connu pour son expertise et sa promotion du lin en nutrition animale, a cherché à valoriser ses acquis scientifiques et technologiques en alimentation humaine. Cette graine est prisée pour sa richesse en oméga 3 ( 3), dont le Français consomme 0,7 g/j contre 2,2 recommandés. Elle est aussi source de fibres et d'antioxydants, les lignanes. En 2010, la société, basée à Combourtillé (35), se dote ainsi d'un outil, calibré pour 500 t/an, qui lui permet d'affiner sa maîtrise de l'extrusion du lin, procédé breveté dès 2001 qui améliore sa digestibilité et le détoxifie. De 20 % broyé, l'assimilation atteint 80-85 %, une fois extrudé. Valorex Alimentation humaine (ex-Vaizghanto) renforce cette année la richesse de ses produits en ne retenant, pour le débouché alimentaire, que les graines contenant 65 à 70 % d'oméga 3. Alors que 100 g de pain standard apportent 0,03 g d'acide linolénique, l'ajout de 2 % de ses farines de lin porte ce chiffre à 0,24 g (11 % des ANC).
Un débouché porteur
Ces farines séduisent meuniers, BVP (70 % des ventes), mais aussi biscuitiers, GMS et même pastiers. Les utilisateurs peuvent faire valoir différentes allégations selon les dosages, voire la communication Bleu-Blanc-Cœur. « Disposant d'un projet unique, nous créons notre marché », commente Pierre Weill, président de Valorex. De 1.000 t, dont 15 % en bio, « nous visons les 3.000 t sous cinq ans, le temps que le produit rentre dans les stratégies d'innovation des industriels », anticipe Béatrice Dupont, directrice Développement.
« Nous rémunérons les graines à la teneur réelle en 3, contrôlée à réception par infrarouge, avec des primes pour les plus élevées », souligne Béatrice Dupont. L'entreprise contractualise, via les OS, avec des producteurs français. Pour améliorer la disponibilité des 3, le grain est broyé. Mais « une farine pure de lin ne serait pas travaillable, avec une texture proche du beurre », explique François Millet, directeur Production. Elles sont donc mélangées, à parts égales, à « une matière première qui sert de buvard », au broyage. Si la farine de blé joue bien ce rôle, l'utilisation de moutures de sarrasin, riz, orge maltée... assure toute une gamme. L'injection de vapeur, permet ensuite d'activer les enzymes capables d'hydrolyser l'acide cyanhydrique de la graine. La pression (10-50 bars) et la montée en température (100-160 °C) de l'extrusion finalisent la détoxification et détruisent les molécules oxydantes. L'ajout d'extrait de romarin a raison des plus résistantes. La brièveté de l'extrusion préserve les 3. Le mélange est ensuite séché, broyé et conditionné sous vide, dans un sac doublé de plastique scellé. À la clef : une DLC de neuf mois. Et Pierre Weill n'entend pas en rester là : « On “screen” les fibres et le polyphénol de toutes les espèces de graines. »