Une bonne base de négociation

Un grand pas vient d’être franchi pour les filières animales ! Celui-ci de la prise en compte effective de la volatilité des marchés des matières premières dans les prix d’achats par les distributeurs. La nouvelle loi de consommation, présentée le 2 mai en Conseil des ministres, impose en effet que les contrats liant industriels et grandes surfaces, stipulent une clause de renégociation, et renforce les sanctions en cas de non respect. Et, élément important, il ne tient plus au fournisseur de dénoncer les faits, rééquilibrant ainsi le rapport de forces.
Certes ce n’est encore qu’un projet de loi. Rien n’est joué et les différents camps restent mobilisés. Déjà le ton était ouvertement monté ces derniers jours. « Ce n’est pas en fabriquant de nouveaux chômeurs par la pression insensée qu’elle exerce sur les prix, que la grande distribution développera la consommation des ménages », a ainsi rétorqué Coop de France en fin de semaine dernière au président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, Jacques Creyssel, qui accusait les coopératives de vouloir « faire payer aux consommateurs la préservation de leur rente » (Les Echos du 29 avril). L’agroalimentaire a donc gagné le premier round (cf. à la UNE) et l’on ne peut que s’en réjouir. Pas de systématisation des renégociations en revanche pour les produits de première transformation des céréales. Mais les meuniers fournisseurs des GMS exigeaient avant tout le simple respect des contrats. On est sur la bonne voie.