Une autre vision de l'écologie
Peu de changement dans le remaniement post municipales pour notre secteur, qui conserve son ministre. L'aval se voit néanmoins privé de son délégué à l'alimentation. Pas de révolution non plus, a priori, dans la ligne directrice de Stéphane Le Foll, pour qui l'agroécologie reste le fil directeur, d'après des déclarations du 2 avril. C'est finalement la sortie de Philippe Martin, resté seulement neuf mois à l'environnement –sans anicroche évidente–, qui a pu susciter le plus d'étonnement. Le gersois a d'ailleurs insisté, lors de la passation avec sa remplaçante, Ségolène Royal, sur la nécessaire « poursuite des efforts pour réconcilier agriculture et écologie ». Soulignant que cette-dernière « ne doit pas être punitive» (cf. p.4), la nouvelle venue a déjà ouvertement remis en cause la pertinence de l'Écotaxe. Mais la représentante de Poitou-Charente, qui a déjà tenu les rênes de ce ministère, un an en 1992, aurait surtout été appellée à la rescousse pour mener à bien un gros dossier, celui de la transition énergétique. Parmi les thèmes qui nous concernent plus particulièrement, l'exploitation du gaz de schiste. Une technique qui a allégé la note de gaz outre-Atlantique et donné aux États-Unis un sérieux avantage concurrentiel en matière d'engrais azotés, comme nous le soulignait le délégué général de l'Unifa, la semaine passée. Si la nouvelle ministre n'en est pas une ardente défenseuse, elle n'y semble pas opposée, prônant la poursuite des expérimentations…