Aller au contenu principal

Filière boulangère
Trop de sel dans nos pains

Si des efforts sont constatés, les teneurs en sel des pains restent trop élevées en France

« Deux tiers des baguettes sont encore trop salées » dénonce le magazine 60 millions de consommateurs dans son édition du 25 mars. Conformément aux attentes du PNNS, les boulangers devraient incorporer 18 g de sel par kilo de farine au maximum. Cela se solderait par une teneur dans le pain de 1,3 % à 1,5 %. Si les taux ont baissé par rapport à la précédente enquête réalisée par le magazine en 2005, la réduction est inégale remarque le mensuel indiquant que « les baguettes standard et de tradition ont toujours trop de sel avec des valeurs moyennes supérieures à 1,5 % et des maximales qui grimpent jusqu’à 2 % et plus ». C’est ce qui ressort des analyses réalisées par l’Institut national de la consommation et l’Afssa sur 180 pains prélevés dans des boulangeries, grandes surfaces et terminaux de cuisson. Le magazine réclame une réglementation pour encadrer les pratiques. La filière ne peut courir le risque d’une remise en cause nutritionnelle du pain, d’autant qu’elle argumente sur ses valeurs en la matière.

Une prise de conscience lente, les meuniers ont un rôle à jouer
Sur les 180 pains testés, 43 % présentaient une teneur en sel supérieure à 1,5 % indique 60 millions de consommateurs. Pourtant, « nous avons mené diverses actions de sensibilisation à la réduction progressive des dosages », rappelle Gérard Brochoire, directeur de l’Institut national de la boulangerie-pâtisserie (INBP), confirmant qu’il n’y a pas de frein technique. Par ailleurs, « c’est le dosage que nous enseignons et toutes nos publications ont été mises à jour avec cette référence » ajoute-t-il. Mais une démarche de sensibilisation s’inscrit logiquement dans le temps. « Cela fait huit ans que nous en parlons et les progrès sont modestes. » De 24 g de sel ajoutés par kilo de farine en moyenne nationale en 2002, l’incorporation avait chuté à 21,2 g/kg en 2005 et 20,1 g/kg en 2007 pour les baguettes classique et tradition, selon l’Observatoire du pain, qui a réalisé 2 études pour évaluer les efforts de la filière. Difficile en effet de « faire évoluer les mentalités alors qu’il n’y a pas de pression du consommateur », selon Gérard Brochoire. « C’est un paramètre culturel. Alors qu’au Maghreb le pain est fabriqué avec 10 g/kg de farine et encore moins en Toscane, les Français, par habitude gustative, ne trouvent pas le pain trop salé. »
Certains représentants de l’administration souhaitent une réglementation pour contraindre les 32.000 boulangers français à s’aligner sur les recommandations gouvernementales. La confédération de la boulangerie n’y serait pas favorable. Qui dit loi dit contrôles. Ceux-ci seraient complexes à mettre en œuvre ne serait-ce qu’en raison du décalage entre le dosage du sel au pétrin et les teneurs observées sur les pains qui varient en fonction de l’hydratation des pâtes.
Alors que la teneur en sel des pains tend à se stabiliser au-dessus des recommandations « nous sommes dans une situation de relative urgence liée à la menace d’une réglementation ». La solution ? « Continuer à sensibiliser. Cela suppose un effort de tous. Les meuniers par l’intermédiaire de leurs technico-commerciaux ont une forte influence sur les boulangers et doivent continuer de communiquer en ce sens. »

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Nord Céréales continue de se diversifier malgré un exercice 2024-2025 en retrait

Le spécialiste de l’import-export de marchandises, dont les céréales, vient de publier ses comptes 2024-2025 et sa feuille de…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne