Aller au contenu principal

Transmission d’entreprise

Le nombre de PME à la vente est voué à progresser. Ce besoin crée un véritable marché

PÉRÉNITÉ. La question de la transmission de l’entreprise est un enjeu capital pour les dirigeants, mais également pour l’économie nationale. Elle est en effet garante du tissu économique et de la préservation du savoir-faire. Dans l’agroalimentaire,quelque 5000 sociétés sont susceptibles d’être reprises. Ce chiffre devrait progresser pour des raisons démographiques et économiques.

Les départs en retraite

Deux raisons principales poussent les chefs d’entreprise à chercher un repreneur. La première ? Le départ en retraite, qui représente 50% des causes de cession des structures de plus de vingt salariés de l’agroalimentaire. L’effet baby-boomse fait sentir.Environ 40% des chefs d’entreprises industrielles ont plus de 40 ans et 6%plus de 60. Et les enfants ne veulent plus reprendre le flambeau.

La seconde cause de cession est liée à la dimension des entreprises. Si elles ont une taille modeste (5 à 20M€), elles ne sont pas armées pour affronter la grande distribution. «Avoir un seul client représentant 30 à 50%de votre activité est dangereux.Vous vous retrouvez entre leursmains», résume Jacques Vituret, président du conseil de surveillance de MTI International, société spécialisée dans la transmission d’entreprises agroalimentaires. Impossible en effet pour ces structures d’imaginer perdre un si gros débouché. Ce qui modère leur force de négociation.

La volonté de développement à l’international conduit aussi les chefs d’entreprise à se séparer de leur société. Pour intervenir à l’export, elles doivent être agréées BRC. Cela représente «un coût que les PME ne peuvent bien souvent pas se permettre».

Selon l’Insee, seuls 45% des dirigeants cessant leur activité cherchent un repreneur et 80% d’entre eux en trouvent un. Et seules 8% des transmissions font intervenir un intermédiaire. Une centaine d’entreprises assurent ce type de services, mais la grande majorité est multiactivité. 

Trois grands profils de repreneurs

Une entreprise assurant un chiffre d’affaires de 3 à 8M€ trouvera vraisemblablement un repreneur régional, indique Jacques Vituret. Entre 10 et 20M€, l’opération se jouera à l’échelle du pays. Au-dessus de 50M€, elle pourrait intéresser des acquéreurs étrangers. Plusieurs profils d’acheteurs se dégagent. En premier lieu, les particuliers. Ceux-ci peuvent avoir des budgets de 400 000 à 500 000€. Soulignons que, d’après l’Insee, plus de huit repreneurs sur dix ont une expérience du secteur. Les grands groupes constituent un deuxième type de repreneurs. N’enregistrant plus de croissance interne, ils cherchent souvent à se développer en procédant à des acquisitions externes. En dernière catégorie, les très «exigeants» fonds d’investissement. «Sur cent dossiers présentés, ils n’en retiendront que deux ou trois», témoigne M. Vituret. Et pour cause: «Ils cherchent à doubler, voire tripler, leur mise dans les cinq ans!»

Par ailleurs, de nombreux groupes étrangers cherchent à travailler en France. Ils peuvent choisir d’installer un bureau dans l’Hexagone et chercher à référencer leur marchandise en GMS. «Une vraie galère!» Leur autre option, plus efficace selon le dirigeant de MTI International, est donc de «racheter une entreprise française ayant pignon sur rue en grande distribution, puis de proposer leurs produits en complément de gamme».

Les transmissions impactées par la crise

La crise économique devrait accentuer les défaillances d’entreprises, déjà évaluées enhausse de 6,8% sur un an au premier trimestre 2008 par l’Insee. Jacques Vituret le ressent déjà: «En huit jours, quatre sociétés de notre portefeuille ont déposé le bilan». Par ailleurs, la débâcle financière a rendu les banques plus frileuses. «A la moindre crainte sur un dossier, ils ne s’engagent plus», ce qui réduit le nombre de transactions. En revanche, les vendeurs sont plus souples en termes de prix, acceptant plus volontiers les premières offres. De quoi accélérer les opérations courant généralement sur un an.

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Nord Céréales continue de se diversifier malgré un exercice 2024-2025 en retrait

Le spécialiste de l’import-export de marchandises, dont les céréales, vient de publier ses comptes 2024-2025 et sa feuille de…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne