Entreprises
Tout sur le label “Origine France garantie”
Nombre d’entreprises de nos filières produisent en perpétuant des savoir-faire locaux mais surtout en valorisant des matières premières de l’Hexagone. Des démarches qui ont un prix, qui n’est pas toujours valorisé en bout de chaîne. C’est ce constat qui a conduit à la création, dès 2009/2010, d’un label “Origine France Garantie”, par l’association Pro France. La triste actualité des plats à base de viande devrait renforcer les attentes du consommateur pour une identification de l’origine des aliments.
La part et le coût des ingrédients entrent en jeu
Pour prétendre à ce label, l’entreprise doit, évidemment, produire en France. Mais ce n’est pas la seule exigence : 50 % au moins du prix de revient unitaire (sortie usine) doivent être acquis dans l’Hexagone. Les coûts de R&D sont comptabilisés, pas ceux de commercialisation. Dans les filières où des schémas standards sont en place, des critères plus drastiques sont parfois imposés. Un jambon ne pourrait par exemple être labellisé que si toutes les étapes, de la naissance du porc au conditionnement, sont réalisées en France.
Autre impératif du cahier des charges : « Le produit doit prendre sa forme distinctive en France. » Ainsi, pour les produits naturels transformés, l’ingrédient principal de la recette, en poids, doit être d’origine française. Il en est de même pour tous ceux incorporés à plus de 30 % de la formule ou qui apparaissent dans la dénomination de vente.
Une labellisation en six mois
L’attribution du label, valable trois ans, est soumis à audit. Bureau Veritas certifiera, dans les six mois, le respect par l’entreprise demandeuse du cahier des charges par gamme. Il s’assurera aussi que le risque de mettre en marché un produit non-conforme est maîtrisé par les disposItifs d’autocontrôles et de tracabilité en place. Le fabricant sera ensuite audité chaque année. Il doit tenir le certificateur informé de toute modification technique, de recette ou même de changement de propriétaire.
Les produits sous label qualité, de type IGP, AOC, Label rouge… bénéficient d’une procédure simplifiée. Par ailleurs, les syndicats professionnels peuvent faire valider un schéma type de procédé de fabrication.
Le coût ? Il dépend de la taille de l’entreprise, du nombre de gammes, de sites et de process. « Il est un peu inférieur à une certification Iso », indique Laurence Massera, responsable Communication de Bureau Veritas. Il faut y ajouter une redevance qui finance la communication collective autour de la marque. Certains brasseurs, biscuitiers et pâtissiers industriels se sont déjà lancés dans l’aventure (cf. www.mesachatsfrancais.fr). Des velléités se feraient aussi sentir chez les boulangers et les ingédientistes.