Sur sa faim
Ce n’est plus tabou : le plan échafaudé en 2011 par le G20 pour limiter la volatilité et contenir la flambée des prix des matières premières est un échec. Le sujet mobilise peu les gouvernements, comme l’a regretté le rapporteur des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, en marge de la réunion du Comité pour la sécurité alimentaire, qui se tient jusqu’au 20 octobre à Rome. Le « caractère d’urgence » du Forum de réaction rapide « semble le condamner », estime-t-il notamment. « Toute convocation serait interprétée comme un mouvement de panique et risquerait d’envoyer de mauvais signaux aux marchés ». Il faudrait, au contraire, qu’il devienne « routinier pour jouer son rôle », que sa réunion soit « dédramatisée ». De son côté, Stéphane Le Foll ne nourrit plus d’espoirs de convaincre sur les stocks stratégiques, du moins sur le court terme, comme il l’a confié à Reuters. « Il y a trop de pays qui considèrent cela comme de l’intervention, qui ne comprennent pas bien », rapporte le ministre français. « On gardera cette idée. Il faudra qu’elle progresse. » L’immobilisme international serait donc dû à un manque de maturation de la réflexion de certains décideurs sur ce sujet. Entre 2010 et 2012, une personne sur huit a souffert de sous-alimentation dans le monde. Un chiffre qui ne régresse plus du fait, entre autres, de la hausse des prix.