Should they stay or should they go
Cédant à la pression politique, le Premier ministre britannique, David Cameron, a fait un pas de plus vers une potentielle sortie de l’Union européenne. S’il est réélu en 2015, il soumettra la question à ses concitoyens par référendum. Parmi les motivations à cette interrogation des sujets de Sa Majesté : les difficultés de l’Union européenne à gérer la crise économique, ou encore les contributions du pays à des dispositifs communautaires qu’ils estiment injustifiées. En cause notamment : sa participation à la Pac. Le départ du Royaume-Uni aurait sans doute le mérite de faciliter les négociations des autres États membres, et notamment de la France, fervent défenseur du système. Mais Londres aurait également beaucoup à perdre en sortant du cercle des 27. À commencer par le marché unique, puisque près de 50 % de ses exportations partent vers les États membres. La très puissante City mettrait aussi en jeu sa capacité à peser sur la réglementation financière. Comme l’a rappelé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, lors de son discours devant les opérateurs des filières céréalières à la Bourse du Nouvel An, Paris aspire à un encadrement renforcé des places financières. La machine est d’ailleurs en route (cf. dossier). Sur ce sujet également, l’Hexagone pourrait sans doute gagner en pouvoir de persuasion si le Royaume-Uni se carapatait. Mais l’Europe perdrait un acteur de premier ordre en matière de politique étrangère et de sécurité… Tout est question de compromis.