Sécurisation des prix

Cette semaine marque le lancement d’un nouveau marché à terme, pour le blé dur cette fois. Véritable serpent de mer, l’outil a souvent été annoncé, et autant de fois enterré. Il verra finalement le jour en début de semaine prochaine. Même s’il a déjà un aîné outre-Atlantique qui peine à séduire, pour ne pas dire qui reste ignoré, le projet, soutenu par d’importants opérateurs, arrive donc à terme. Sans mauvais jeu de mot. Cet instrument devrait permettre aux professionnels de la filière Pâtes du monde entier de couvrir leur risque prix sur une place dédiée, et cette fois axée sur le marché de la consommation. Bien sûr son avènement ne va pas révolutionner la face du marché physique, puisque, comme tous les outils du genre, il faudra patienter avant de le voir attirer massivement les opérateurs et atteindre son rythme de croisière. Cette place électronique devrait in fine conférer davantage de visibilité aux professionnels en servant de jauge des prix mondiaux. On ne peut que s’en réjouir. Mais le marché à terme est souvent aussi associé à une notion bien impopulaire : la volatilité. Il n’est plus à prouver que l’intervention des financiers, à la présence indispensable pour le bon fonctionnement d’une telle place électronique, est vecteur d’excès dans l’évolution des prix. Mais le marché du blé dur, mondialisé et peu élastique, est déjà coutûmier du fait. Avec des moyennes affichant un delta d’une centaine d’euros d’une année sur l’autre (cf. notre revue annuelle 2012), il compte déjà parmi les champions du grand écart !