Resserrer la vis pour desserrer l'étau

© R. C. Les représentants majoritaires des filières agroalimentaires ont fait front commun cette semaine pour dénoncer la pression exercée sur les prix par la grande distribution, provoquant des « ravages » dans les rangs des fournisseurs. La « concurrence effrénée que se livrent les grandes enseignes » aurait provoqué la fermeture, en 2013, de 316 sites et la perte de 6.425 postes, chiffrent la FNSEA, Coop de France et l'Ania dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, Manuel Valls, le 11 juin. Des abandons mettant en péril les exploitations agricoles « et la garantie d'un approvisionnement national », poursuivent-ils en jouant sur la corde du Made in France cher au gouvernement. Avec 15.000 à 20.000 emplois menacés dans l'Hexgaone, les grandes surfaces « ne défendent pas le pouvoir d'achat. Elles le destruisent », inistent les fédérations. Elles dénoncent aussi les méthodes : reconvocation « moins de trois mois après des négociations commerciales particulièrement âpres et tendues », abus devenant « la norme »… Les menaces de déréférencement se multiplieraient, avec l'exigence de versement de sommes « pouvant atteindre jusqu'à 10 % du CA réalisé par l'enseigne ». La liste des griefs est longue… L'amont demande au chef du gouvernement de faire respecter le Code du commerce et la récente Loi de consommation « en redoublant de vigilance ». Hasard du calendrier ou initiative prévue : Stéphane Le Foll a indiqué, le 12 juin, son intention de convoquer la FCD (Fédération du commerce et de la distribution) pour lui demander des comptes…