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Production : le retard des semis tend à se combler dans la Marne

Le redémarrage des blés est tardif par rapport à 2005. Mais l’activité végétative s’est montrée localement dynamique ces dernières semaines.

COMME L’INDIQUE le Scees dans sa note du 14 avril, le froid du début du mois de mars a retardé le démarrage des cultures d’hiver. Le blé n’est, bien sûr, pas épargné par le phénomène. Une situation confirmée par la société Géosys, qui a développé un outil permettant de visualiser le développement des grandes cultures par bassin de production.

La représentation réalisée par Géosys se base sur des images satellites permettant d’apprécier, sur une zone déterminée, le volume de la biomasse et l’activité chlorophyllienne. Ces deux données permettent de définir un indice de végétation. Le différentiel entre cette valeur et le niveau de l’indice observé un an plus tôt est traduit, sur les images, par un code couleur. Du bleu marine, correspondant à un développement très avancé, au rouge carmin, mettant en valeur un fort retard, il permet de visualiser l’état et l’évolution des cultures. Bien entendu, à la sortie de l’hiver, les analystes vont s’intéresser à l’activité chlorophyllienne plus qu’à la biomasse, qui est encore limitée. En mai et juin, ce sera l’inverse.

Sur ces bases, les spécialistes de Géosys estiment le retard global de développement du blé français, début avril, à environ 10 jours par rapport à 2005, où la reprise était déjà tardive, et un peu moins d’une décade par rapport à 2003. Géosys préfère en effet se baser, pour ses expertises, sur des années de référence et non sur des normales. En effet, les conditions climatiques tendent à évoluer. Comment pourrait-on alors définir une norme ? Il paraît donc pertinent de se référer à des années aux caractéristiques marquées. Les hautes températures de 2003 avaient donné lieu à un faible volume de la biomasse à la floraison. Une donnée pénalisante pour la production.

Un retard encore rattrapable dans le département de la Marne

La carte n°1, représentant l’activité comparative du blé entre avril 2006 et 2005, propose un zoom sur la région champenoise. Elle montre que les cultures marnaises ont été affectées par la rigueur de l’hiver et que la reprise de végétation est plus tardive que l’an dernier. Or, on l’a dit, en 2005, le réveil était déjà loin d’être précoce.

«Deux scénarios sont alors envisageables», explique Lénaïc Grignard, chef de produit Géosys. «Si le temps doux s’installe et que l’humidité est suffisante, il peut y avoir une récupération fulgurante de la végétation en mai. C’est ce qui s’est passé l’an dernier». En revanche, «si les conditions ne s’avèrent pas favorables dans les prochaines semaines et que le retard n’est pas récupéré d’ici environ un mois, les rendements pourraient en être affectés». Mais les conditions tendent à s’améliorer et le retard semble vouloir se combler. En effet, on observe un «redressement net» de l’indice de végétation traduisant donc «une très forte reprise de l’activité». Ce critère étant la résultante de deux composantes, cette hausse peut avoir deux origines. «Elle peut correspon-dre à un développement de la biomasse plus rapide que l’an dernier pour rattraper le retard ou à une mise en route active du métabolisme chlorophyllien». Quoi qu’il en soit les deux hypothèses seraient synonymes d’un rattrapage.

Par ailleurs, cette tendance au retard ne doit pas être généralisée. En effet, comme le mon-tre l’image, juste à côté de la Marne, dans le département de l’Aube, «les blés présentent une meilleure dynamique que l’an dernier». Et, «l’on peut observer, d’une manière générale, un gradient d’activité du Nord au Sud, avec bien entendu des exceptions locales. Dans l’Ouest, vers l’Orne, le retard est notamment plus marqué qu’ailleurs», rapporte Lénaïc Grignard.

Bonne activité végétative dans le Sud-Ouest

La carte n°2, focalisée sur le sud-ouest de la France, montre que les blés, dur et tendre, «se portent, apparemment, à merveille, sauf pour quelques exceptions à contrôler». La couleur bleue foncée, qui prédomine sur ce cliché, témoigne en effet d’un dynamisme supérieur à celui d’avril 2005 où l’activité était déjà très bonne. En fait, «les cultures sont en retard au niveau du stade de développement, car le cumul de températures n’a pas été atteint, mais, les conditions à la reprise ayant été favorables, le volume de biomasse est en avance». L’année 2005, avait permis d’engranger des volumes conséquents, en hausse par rapport à la moyenne quinquennale. Cette année, la situation «présage d’un bon développement, toutes incertitudes sur les conséquences des conditions météorologiques à venir mises à part»...

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