Pour du beurre
Ubuesque la publication du ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement durable diffusée la semaine passée. Présentation soignée, logo ministériel, titre sans équivoque : « Pour une politique agricole durable en 2013, principes, architectures et éléments financiers ». Tout ce qu’il y a de plus officiel donc. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, ce rapport « ne saurait engager le ministère, et encore moins la politique du gouvernement », comme l’a assuré Jean-Louis Borloo répondant aux producteurs de la FNSEA s’étonnant de cette initiative. Coop de France affichait le même dépit devant ce document ne contenant « aucune vision économique réaliste ». Pire, selon l’organisation, « l’application de ses recommandations conduirait à une véritable décroissance de l’agriculture ». Il n’y est question ni d’indépendance alimentaire, ni de volatilité et pas plus d’organisation des marchés. Coop de France s’insurgeait de voir le travail réalisé par Bruno Le Maire auprès de Bruxelles ainsi balayé d’un revers de main. Mais pas d’inquiétude : comme Jean-Louis Borloo semble l’assurer, ce travail du ministère, c’était comme ça, histoire de. Ce n’est qu’« un élément de débat », juste pour faire avancer le schmilblick, quoi. Excès de zèle d’un aspirant Premier ministre ? Jean-Louis Borloo croise les doigts pour que la diffusion « trop large » de son œuvre n’ait pas, comme le redoutaient les producteurs, brouillé la vision européenne de la position française... Effectivement, il n’y a plus qu’à espérer.