Aller au contenu principal

Alimentation animale
Plus de vingt années de pratique des plantes au service des volailles de Loué

Depuis 1995, Martine Cottin, vétérinaire des volailles de Loué, déploie des solutions à base de plantes pour réduire l’usage des antibiotiques. Avec succès puisqu’aucun antibiotique ni anticoccidien n’entre désormais dans l’usine d’aliments.

Martine Cottin, vétérinaire à la Coopérative agricole des fermiers de Loué
© Yanne Boloh

Pour Martine Cottin, vétérinaire de la Cafel (Coopérative agricole des fermiers de Loué), l’utilisation des extraits de plantes est déjà l’histoire d’un quart de siècle : « Nous avons commencé notre réflexion lorsque nous sommes entrés dans le bio en 1995. Puis nous l’avons généralisée à tout le label Rouge. Mais c’était assez naturel de se diriger vers la phytothérapie sachant que j’avais été embauchée dès 1987 avec l’objectif clair de réduire tous les usages d’antibiotiques. Pour cela, il faut actionner tous les leviers de la technique pour réduire les risques, la formulation des aliments, la granulométrie des particules, la gestion de l’élevage dans son ensemble, que ce soit la ventilation ou la qualité de l’eau et, bien sûr, la génétique des animaux ».

À l’époque, il existe encore peu de références dans le monde vétérinaire. « D’emblée, nous avons ciblé la question des coccidioses, il n’y avait pas de vaccin. Dans tous les cas, il est impossible de se dire j’ai tel problème en élevage, je réponds en utilisant un produit car la réalité est multifactorielle. » Elle et son équipe de quatorze techniciens suivent plus d’un millier d’élevages en volailles de chair et en pondeuses. « Nous faisons aussi nous-mêmes nos autopsies, ce qui permet de maîtriser probablement plus de choses », reconnaît-elle.

Son choix a été de ne travailler qu’avec un nombre réduit de fournisseurs dès 1995. « Je suis très vigilante sur l’origine des matières premières car il peut y avoir de grandes variations sur leur qualité. Nous avons trois fournisseurs avec lesquels nous construisons nos solutions. Puis ils nous proposent des échantillons que nous testons pour affiner. » Bref, pas question de travailler « sur catalogue ».

Et les résultats sont là : même sur la dinde, la Cafel n’utilise plus du tout d’anticoccidiens depuis deux ans et les poulets s’en passent depuis près de… vingt ans ! « Sur nos animaux, la période critique est avant qu’ils ne sortent, à 42 jours. Nous cherchons à équilibrer leur flore intestinale pour qu’ils résistent au stress, en plus des huiles essentielles qui agissent plus sur les parasites eux-mêmes. Tout cela avec des aliments pas trop riches en protéines. Et la stratégie fonctionne autant sur les coccidies que sur les clostridies », résume la responsable.

Elle peut apporter les produits soit dans l’eau, quand l’objectif est plutôt curatif, soit via l’aliment de façon plus régulière. « La phytothérapie exige de la précision car les produits sont forcément plus chers que des antibiotiques, surtout quand ces derniers sont tombés dans le domaine public », conclut-elle.    

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

manifestants tunisiens avec pancartes réclamant la fermeture des usines de phosphate à Gabès à Paris le 26 octobre 2025
Engrais : les manifestations contre les usines tunisiennes de Gabès n’auront pas d’impact sur le marché des phosphates

Depuis le 10 octobre dernier, la ville de Gabès en Tunisie est agitée par un vaste mouvement populaire réclamant la fermeture…

Sac de semences de sarrasin. Semis. Main d'agriculteur.
Céréales et oléoprotéagineux bio : réglages de prix en maïs, soja et sarrasin

Alors que les récoltes d’automne bio touchent à leur fin, les prévisions seraient en passe d’être réajustées. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne