Aller au contenu principal

Nutrition animale : baisse de 5 % des fabrications d'aliments françaises à l'horizon 2030, selon La Coopération agricole

La Coopération agricole Nutrition animale livre la seconde édition de son étude prospective : à horizon 2030, ses adhérents anticipent une baisse de la production française d’encore 1 Mt pour s’établir autour de 18 Mt en 2030.

Alors que le volume global des fabrications d'aliments pour animaux est en repli de 11 % de 2010 à 2023, le segment des bovins voit ses tonnages progresser (+6,4 % entre 2015 et 2023 par exemple).
© Yanne Boloh

Les coopératives produisant des aliments pour animaux prévoient un léger sursaut des fabrications d'aliments pour animaux en 2024, lié au dynamisme de la production du segment volailles. Elles l’avaient espéré en 2023, mais la reprise a été un peu retardée par la difficulté de reconstituer le cheptel décimé par l’influenza aviaire

Lire aussi : "Alimentation animale : « Je crois fermement au retour aux 20 millions de tonnes », déclare François Cholat, président du Snia"

L’alimentation des volailles pourrait, selon l’étude prospective réalisée pour la seconde année consécutive par la section nutrition animale de La Coopération agricole, se stabiliser ensuite autour de 8 Mt et ne reviendrait donc pas au niveau des années d’avant l’Influenza aviaire. Cette tendance, couplée à des baisses attendues des aliments pour bovins et, surtout, pour porcs donnerait donc une baisse globale de -5 % en volumes entre 2024 et 2030, soit une perte d’environ 1 Mt, pour une production nationale d’aliments un peu au-dessus de 18 Mt dans sept ans.

Lire aussi : "Alimentation animale : la consommation de la filière volailles retrouve son niveau d'avant grippe aviaire"

Lire aussi : "Nutrition animale : l'aviculture tire les volumes français d'aliments composés à la hausse"

Comme la précédente étude, l’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon d’adhérents du syndicat, répartis dans les huit zones qui représentent 96 % de la production nationale : Hauts-de-France, Normandie, Grand-Est, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Sud-Est et Sud-Ouest. Il n’y a en effet plus d’usines d’aliments dans toute la région Ile-de-France depuis 2018 et la région Centre-Val-de-Loire ne pèse plus que 1 % des tonnages nationaux. La période a vu une certaine déconcentration de la Bretagne vers les régions limitrophes alors que les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté résistent mieux que les autres zones. 

La contraction pourrait se poursuivre

Après une baisse globale de 11 % de 2010 à 2023, la fabrication d’aliments connaît des évolutions contrastées également selon les espèces : l’alimentation pour les porcs a ainsi perdu 25 % de volumes, la nutrition pour volailles a chuté de 9,6 % (en raison des épisodes d’influenza aviaire) alors que les bovins voyaient les tonnages d’aliments progresser (+6,4 % entre 2015 et 2023, par exemple). 

A l’horizon 2030, les coopératives prévoient une baisse du cheptel bovin qui risque de se poursuivre avec un manque de renouvellement des éleveurs. A l’inverse, l’augmentation de la taille des cheptels et le développement des robots de traite constituent des opportunités pour les fabricants d’aliments. En porc, la contraction du cheptel se poursuit. Quant à la volaille, après la reprise suite à l’influence aviaire, le passage de la cage au plein air devrait aussi déconcentrer la production vers d’autres zones.

Les principales tendances devraient donc s’accentuer : décapitalisation, non renouvellement des générations d’éleveurs, difficultés d’installation (contrainte de travail, coût d’un bâtiment neuf, conflits de voisinage…). Cette réduction de la production nationale se traduit déjà par la hausse des importations qui devrait se poursuivre. La décapitalisation connue chez nos voisins exacerbe aussi la concurrence dans les zones frontalières comme dans les Hauts-de-France avec le Benelux, un phénomène qui semble se développer dans d’autres zones aussi.

Lire aussi "Nutrition animale : la Fefac prévoit des volumes européens d'aliments stables en 2024"

Les plus lus

Photo montant quelques graines de tournesol
Récolte 2025 : la déception se confirme sur le tournesol en France

Alors que la récolte de tournesol 2025 touche à sa fin, la déception domine dans les principaux bassins de production dans l’…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Navire à quai, devant silos portuaires Sénalia, au port de Rouen.
Exportations céréalières : une période de dégagement réussie pour Sénalia

Le principal terminal céréalier du port de Rouen enregistre un tonnage à l’exportation honorable sur le premier trimestre…

Photo d'un intervenant lors d'une conférence sur le réchauffement climatique lors des JTIC 2025
JTIC 2025 - Comment la filière céréalière s’adapte au réchauffement climatique en Espagne ?

Le réchauffement climatique impacte déjà sévèrement la filière céréalière en Espagne. À l’occasion de l'édition 2025 des…

graines de soja dans la paume d'une main
Les accords commerciaux sur le soja entre la Chine et les Etats-Unis : faits et chiffres

Depuis le 20 octobre et jusqu’à ce jour, le marché mondial du soja est sous influence de la rencontre entre les président…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne