Nouveau coup de cravache

Il faut sortir de la crise par le haut ! Tel est le message que les ministres ont voulu faire passer lors de la présentation des mesures censées prévenir de toute nouvelle fraude alimentaire, après le séisme du Horsegate. Ces actions, réfléchies avec les opérateurs, ont été défendues par Guillaume Garot, en charge de l’Agroalimentaire, et Benoît Hamon, chef d’orchestre Consommation, le 21 mai à Paris. Les autorités ne veulent pas baisser la garde une fois la tempête passée, comme ils en soupçonnent d’autres états membres. Maintien du niveau de contrôle à son plus haut niveau, durcissement des sanctions ou encore définition d’un code qualité –sorte de cahier des charges de la composition du fameux minerai de viande– visent à rassurer et donc regagner la confiance du consommateur. Moins conventionnel : le développement d’un agrément spécifique, obligatoire, pour les traders en viande afin de mieux encadrer cette activité, nourrit les mêmes ambitions. L’arsenal inclut aussi une « charte antifraude », pour permettre aux entreprises de se protéger. Celle-ci devrait les aider à mieux maîtriser le contrôle, notamment visuel, de la qualité. Cette charte intègrerait aussi des “signaux d’alerte”, « comme le prix proposé », souligne Guillaume Garot. Ce critère, institutionnalisant l’idée que “oui, la qualité a un prix”, comme tous les industriels le savent bien, pourra sans doute aider à enrayer la course au toujours moins cher. Une spirale dans laquelle le secteur est, malgré lui, engagé et qui n’a pas de réelle vertu économique à long terme.