Interview JTIC 2009
« Nous sommes parvenus à fédérer davantage l’amont et l’aval de la filière céréalière»
La Dépêche-Le Petit Meunier : L’an passé, Jean-Marie Poncey président de l’Aemic invitait, dans nos colonnes, à faire de ce 60e anniversaire des JTIC “un grand événement”. Le rendez-vous sera-t-il à la hauteur ?
Catherine Matt : Tout à fait. Nous avons poussé le curseur encore plus haut cette année. Les JTIC 2009 seront exceptionnelles à plusieurs titres. Par leur localisation, tout d’abord.
Elles se tiendront pour la première fois dans une grande région céréalière et non plus à Paris. C’est également une édition faite de records, en termes de dimension et de fréquentation. L’espace d’exposition a été multiplié par trois, passant de 700m2 à plus de 2.500m2. Avec plus de 100 entreprises et associations représentées, c’est un véritable Salon des Industries Céréalières que nous proposons cette année. Et, malgré le déménagement, nous devrions dépasser les 1.500 visiteurs sur les deux journées, dans une période pourtant chargée professionnellement. Les JTIC tombent notamment en même temps que la bourse européenne des grains. D’après mes retours, la plupart des entreprises se sont organisées pour être présentes aux deux événements.
Avec déjà 1.400 réservations sur les deux journées, notre objectif devrait être atteint. Nous avons ressenti un formidable engouement autour de l’idée d’une édition hors normes et festive pour célébrer cet anniversaire. Les institutions locales, de la région, du département et de la ville, partenaires de ce rendez-vous, nous ont également accompagné.
La Dépêche-Le Petit Meunier : L’effet de la crise ne s’est donc pas fait sentir ?
Catherine Matt : Nos filières sont relativement épargnées comparées à celles d’industries lourdes comme celle de l’automobile par exemple. La morosité ambiante se ressent néanmoins dans tous les secteurs économiques. Malgré cela, les professionnels sont au rendez-vous. Sans doute misent-ils sur la communication pour contrecarrer les effets de la conjoncture. D’ailleurs, de nombreuses innovations seront présentées durant ces journées, dans le cadre notamment de l’Espace Ateliers. De plus, se rencontrer, jauger sa situation par rapport à celle de ses partenaires commerciaux et concurrents, est indispensable pour les professionnels.
La Dépêche-Le Petit Meunier : Le profil des participants a-t-il évolué ?
Catherine Matt : Par le choix des sujets de conférences, nous sommes aussi parvenus à fédérer davantage l’amont de la filière, attiré notamment par l’Eco-conception dans la filière, du champ à l’assiette. Les efforts de communication déployés par les équipes de l’Aemic et d’Arvalis-Institut du Végétal ont sans doute également été payants.
Le thème de “l’innovation technique dans les produits de panification et son impact sur les cahiers des charges fournisseurs” semble pour sa part avoir mobilisé l’aval, la boulangerie industrielle étant plus représentée parmi les visiteurs que les années passées.
Dans les rangs des exposants, nous accueillerons davantage d’étrangers. Une fois encore, les exposants semblent vouloir rivaliser de dynamisme. L’Inra a par exemple mobilisé 20 chercheurs, qui se relayeront durant les deux journées pour renseigner les visiteurs sur ses travaux et avancées scientifiques dans le domaine céréalier. L’institut proposera également des focus sur des sujets précis, comme les nouvelles farines et nouveaux outils de caractérisation, la question environnementale, les nouveaux usages des céréales ou encore les données nutritionnelles, par exemple. D’autres participants, plus inattendus, seront aussi de la partie, comme la Croix Rouge qui présentera son offre de formation aux entreprises. Le Pôle Emploi prendra part au “Salon de l’emploi des JTIC” qui, lui aussi, a pris une nouvelle dimension. Il drainera donc aussi des offres et demandes locales.
LDP-LPM: L’espace atelier offre aux exposants l’opportunité de présenter leur activité, leurs nouveaux produits, voire proposer des mini-exposés. Cela ne risque-t-il pas de faire du tort aux conférences ?
Catherine Matt : Le but de ces journées est d’attirer le maximum de professionnels pour les exposants et de permettre aux visiteurs de récolter des informations de fond certes, mais également relatives à l’offre de services, aux innovations et à l’actualité de la filière. Dans cette formule, l’objectif semble toujours atteint. A chacun de se faire son propre programme.