Même pas mal ?
Si les prix des matières premières agricoles ont dévissé depuis le record de 2007, le secteur n’est pas le plus à plaindre. On a par exemple bu le bouillon dans le monde du métal. Mais savoir que l’on n’est pas seuls à affronter des montagnes russes n’est qu’un moindre réconfort. Les transformateurs ne redoutent d’ailleurs pas tant les bas ou hauts niveaux de prix que les brusques changements de cap et le fameux effet ciseaux qu’ils induisent sur leur coûts de revient. Sans qu’il y ait nécessairement de relation de cause à effet, on note que, selon l’Insee, les industriels de nos filières seraient les moins pessimistes quant à leur situation financière pour le début 2009, pourtant marqué par la crise. Le solde d’opinion concernant l’évolution de la trésorerie des industriels du secteur de l’automobile pour le semestre à venir est passé de +5 fin juin à -89 fin décembre, et celui des biens intermédiaires de +5 à -47. Dans l’agroalimentaire, il a repris des couleurs, se hissant de -11 à -3. En revanche, tous s’attendent à une réduction du résultat d’exploitation. Mais, là encore, le repli est moins marqué dans nos domaines d’activité. Avec un pouvoir d’achat en berne, les consommateurs concentrent leurs dépenses sur l’essentiel. Et l’alimentation est prioritaire sur l’achat d’un appartement neuf ou d’un coupé sport... Reste aux transformateurs à adapter leur offre aux portefeuilles amaigris des Français.