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Marchés encore dans le brouillard pour la bourse du Grand Sud
« Le marché est comme la météo, changeant et bien incertain », résumait un courtier lors de la bourse du Grand Sud, le 17 mai à Sète. Organisé par Cobésud, l’évènement a attiré plus de 600 participants pour sa 16e édition (400 pour la soirée de prébourse). Un chiffre conforme à « son rythme de croisière », selon ses organisateurs. Le rendez-vous attire traditionnellement les intervenants des marchés du bassin méditerranéen. Les Espagnols auraient néanmoins été un peu moins présents, pour des raisons économiques ou peut être du fait de la proximité de la bourse de Barcelone (le 28 mai). Devenu un incontournable pour les professionnels du commerce des grains, l’attractivité du rendez-vous sétois, reconnu pour sa convivialité, semble s’étendre d’édition en édition, attirant des opérateurs plus au Nord. Cette année plus que toute autre, les participants espéraient profiter de quelques rayons de soleil à cette période charnière entre l’ancienne et la nouvelle campagne. La pluie est, en effet, le principal sujet de préoccupation des marchés qui « manquent de cap ».
Le beau temps espéré
« Que va-t-il se passer s’il continue de pleuvoir ? », interrogeait un courtier relayant l’attentisme des vendeurs. Les interminables précipitations génèrent des inquiétudes pour l’achèvement des semis de maïs dans l’Est, alors qu’un tiers n’était pas encore réalisé. Dans le Sud-Ouest, les producteurs se montrent eux aussi préoccupés, avec des semis effectués entre 20 et 50 % selon les zones. « Si les vendeurs se font un peu plus présents, ils avaient mis un sacré coup de frein auparavant », commente un courtier du Sud-Ouest.
Pour que tout se passe au mieux, les opérateurs espèrent un retour du beau temps dans les quinze jours. La qualité des blés est en jeu. Conséquence de ces incertitudes : « sur l’ancienne récolte, les opérateurs discutent beaucoup sur les derniers lots, et la prochaine campagne peine à démarrer ». « Huit-dix jours de beau temps et tout serait débloqué », estime un courtier, rappelant que « la part psychologique est très importante sur les marchés. Les gens ont besoin de voir la nature se développer. Il ne faut pas oublier que l’on travaille sur du vivant ! »