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COT'Hebdo Oléagineux et coproduits
Marché des oléagineux et coproduits du 6 au 14 mai 2025 - Les prix du colza ont progressé, en raison de l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 6 et le 14 mai 2025, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Image d'oléagineux et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français en récolte 2025 ont progressé entre le 6 et le 14 mai, à l’image du complexe oléagineux mondial et du pétrole. Les cotations du tournesol sur les places hexagonales n’ont quant à eux pas évolué d’une semaine sur l’autre. En termes d’activité, les marchés de ces deux graines oléagineuses tricolores sont atones.

En soja, les valeurs au niveau national sont reconduites sur les sept derniers jours, sur un marché attentiste. Il y a un manque de liquidité sur l’ancienne récolte dans le Sud-Ouest mais les cours ne parviennent pas à remonter en l’absence d’acheteur. Les prix sur la nouvelle campagne demeurent également sous pression, ce qui ne motive pas les vendeurs à se positionner pour le moment.

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Les cours du soja états-unien sur le CBOT ont grimpé entre le 6 et le 14 mai. La principale source de soutien a été la réduction pendant 90 jours des droits de douane réciproques entre les États-Unis et la Chine. Concrètement, dès le 14 mai, les États-Unis ont abaissé les tarifs douaniers sur les importations chinoises de 145 % à 30 %, tandis que la Chine les a réduits de 125 % à 10 %.

Les cours du canola canadien à Winnipeg ont gagné du terrain d’une semaine sur l’autre. L’évolution de la météo dans l’ouest canadien reste à surveiller puisqu’elle est déterminante pour le bon déroulement des semis.

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L’huile de palme malaisienne à Kuala Lumpur a également renchéri sur les sept derniers jours, dans le sillage des prix d’autres huiles végétales à Dalian et à Chicago qui bénéficient d’une demande physique ferme.

Les cours du pétrole à New York et Londres se sont raffermis sur la période, à la faveur de la trêve conclue entre les États-Unis et la Chine dans le cadre de la guerre commerciale que se livrent les deux pays.

Karine Floquet

Protéagineux 

Renchérissement du pois fourrager en départ Marne

Le pois rendu Rouen est stable entre le 6 avril au 14 mai, tandis que le départ Marne a progressé de 5 €/t, le tout sur un marché calme. En féverole, le rendu Pontivy-Guingamp est stable d'une semaine sur l'autre, sur un marché où les d'affaires se font rares.

En France, si la sole de protéagineux est estimée stable sur un an, elle est bien inférieure (-13 %) à la moyenne des cinq années précédentes, selon les chiffres d'Agreste au 1er mai. « Les surfaces de pois protéagineux seraient en recul de 4 % sur un an, au plus bas depuis 2014. A contrario, la culture de fèves et féveroles progresserait d’environ 10 % sur un an, se situant ainsi à plus de 15 % au-dessus de la sole moyenne entre 2020 et 2024 », précise l'agence gouvernementale.

Au Canada, des pluies très opportunes dans le Saskatchewan ont atténué la sécheresse dans la région et ont permis aux agriculteurs de semer des pois et d’autres cultures protéagineuses. Les opérateurs s’attendent à une hausse de la sole cette année. Dans ses estimations d’avril, StatCan prévoyait que 3,516 millions d’acres (Ma) de pois secs au Canada seraient plantés, comparativement aux 3,212 Ma de 2024. Cependant, de légères baisses pour les superficies de lentilles, de pois chiches et de haricots secs ont été estimées. Au 31 mars, le pays disposait de 1,356 Mt de pois en stock, contre 955 000 t en 2024.

Par ailleurs, on apprend qu'au travers du projet Arsene, lancé en 2024 et doté de 3 M€, la coopérative Terrena souhaite redynamiser la filière lupin en France et plus particulièrement dans le grand Ouest. La culture représente aujourd’hui 6 000 ha, dont 2 000 ha implantés par les adhérents de la coopérative, qui en est le principal acteur, rapporte nos confrères d'Agra. « Le projet vise 25 000 ha à horizon quinze ans, dont 12 500 ha pour Terrena », a indiqué la coopérative en conférence de presse. Avec un taux de protéines de 33 %, voire 39 % une fois décortiquée, cette culture s’approche des caractéristiques du soja. De plus, toujours dans le cadre du programme Arsene, Inveja, filiale de Terrena spécialisée dans les protéines végétales, et l'Inrae développent de nouvelles méthodes d’extraction de farines riches en protéines, selon le même média. Alors que le procédé par voie sèche de turbo-séparation permet de produire des farines avec un taux de protéines de 55 %, l’extraction par voie humide, actuellement en essai, pourrait permettre d’atteindre un taux de 70 %. 

Tourteaux 

Poursuite de la baisse des cours en soja et colza

Les prix des tourteaux de soja OGM sur le marché physique français ont encore baissé entre le 6 et le 14 mai. La prime pour le tourteau de soja non OGM a reculé d'une semaine sur l'autre. Elle vaut dorénavant +125 €/t sur les échéances de mai à décembre. La prime pour le tourteau de soja mass balance est quant à elle inchangée, comprise entre +3 et +4 €/t sur toutes les échéances.

Les prix du tourteau de colza et de tournesol sur le marché physique français ont reculé sur la semaine, à l'image du tourteau de soja. 

L'activité s'est focalisée sur le tourteau et l'huile de soja, le rapport de l'USDA sur l'offre et la demande mondiales de l'oléagineux paru le 12 mai ayant conduit à un raffermissement de l'ensemble de ses contrats sur le CBOT. On enregistre tout de même quelques affaires en tourteaux de colza et de tournesol, sur de faibles volumes.

Issues de meunerie

Évolution contrastée des cours franciliens

Les prix des issues de meunerie en Île-de-France ont évolué irrégulièrement entre le 6 et le 13 mai. Les cours sont stables en son fin pellet, en remoulage demi-blanc, en farine basse, mais ont progressé en son fin farine et en gruau de blé dur. Le marché est globalement ferme en raison d'une activité meunière au ralenti et de besoins de compléments de la part des fabricants d'aliments pour animaux français. En résumé, la demande est supérieure à l'offre.

En Bretagne, les prix du son fin sont sans changement entre le 6 et le 14 mai, sur un marché équilibré. À la faiblesse de la demande des fabricants d'aliments pour animaux correspondent des disponibilités restreintes de la part de la meunerie. En départ Isère, les cours ont progressé de 2 €/t, dans le sillage du marché francilien. Sur la zone de Marseille et de Toulouse, les cotations sont nominalement reconduits, sur un marché calme.

Coproduits de l'amidonnerie

Baisse des prix en drêches et PSC

Les prix de la drêche de blé sur le marché physique français ont encore reculé entre le 6 et le 14 mai, perdant 2 €/t sur l'échéance mai-juillet. Ceux de la drêche de maïs se sont également repliés, perdant entre -1 €/t et -6 €/t. Le volume d'affaires est très réduit.

Les prix du corn gluten feed sur le marché physique français se sont à nouveau repliés entre le 6 et le 14 mai, perdant 3 €/t sur la période mai-juillet. Le marché est calme.

Coproduits laitiers

Prix de nouveau nominalement reconduits

Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale en vrac sur le disponible sont nominalement reconduits sur le marché physique français sur la période du 7 au 15 mai 2025. 

La tendance tarifaire à terme serait plutôt baissière concernant les deux coproduits laitiers.

Farines de poisson

Évolution contrastée des cours

Les prix de la farine de poisson en origines sud-américaines se sont repliés (-30 €/t) entre le 7 et le 14 mai, en raison de bonnes pêches. La tendance est inversée pour la farine de poisson scandinave, qui gagne 40 €/t.

Produits déshydratés

Prix reconduits en luzerne et pulpe de betterave

Les prix de la luzerne déshydratée sur le marché physique français en récolte 2025 sont sans changement entre le 6 mai et le 14 mai. Côté production, il est encore trop tôt pour avoir une idée du rendement moyen annuel. 

En pulpe de betteraves déshydratée, les prix sur les places hexagonales sont nominalement reconduits d'une semaine sur l'autre. Le marché fait face à la pression du blé, les cotations du grain sur Euronext étant quasiment à parité. Les vendeurs sont réticents à commercialiser leur marchandise à des prix couvrant à peine leurs coûts de production.

Pailles et fourrages

Repli des cours en foin de Crau

Sur le Centre et le Bassin parisien, il n'y a plus de stock de paille (blé et orge) ni de consommation en ce printemps. Le marché, non coté en récolte 2024, attend les prochaines moissons pour définir les cotations relatives à la récolte 2025. 
En départ Nord-Est, les prix de la paille (blé et orge) en récolte 2024 n'ont pas évolué entre le 6 et le 14 mai, restant dans une large fourchette allant de 90 à 130 €/t en fonction des départements et fournisseurs. Concernant la récolte 2025, il n'est pas encore possible de se projeter, car tout dépendra de la météo au moment de la récolte céréalière. La seule chose que l'on peut dire, c'est qu'il n’y aura pas de réserve de paille de blé issue de la récolte 2024 ; en revanche, il risque de rester un stock de paille d’orge issue de la récolte 2024 car elle est encore disponible un peu partout. 

Les cours commerciaux du foin de Crau de première et deuxième coupes ont reculé de 10 €/t entre le 6 et le 14 mai. Le Comité Foin de Crau a de son côté suspendu ses cotations sur la récolte 2024 et ne dispose pas encore de prix sur la récolte 2025. 

La rédaction 

À surveiller

Soja

  • Déroulement des emblavements aux Etats-Unis, en avance sur l'an dernier
  • Conditions de culture aux Etats-Unis, favorables a priori
  • Conséquence sur les exportations états-uniennes de la réduction des droits de douanes avec la Chine
  • Rythme des exportations brésiliennes et argentines
  • Rapport CIC sur l’offre et la demande agricole du 22 mai

Colza

  • Évolution des conditions de culture en France et en Europe, avec la faible pluviométrie
  • État des cultures en Ukraine, après les fortes gelées d'avril
  • Volume de canola trituré au Canada, volumineux actuellement
  • Production russe de colza
  • Evolution de l’euro face au dollar

Tournesol

  • Conditions de semis en France, avec le manque d'eau
  • Production attendue record en Argentine
  • Importations turques, en raison d'une pénurie nationale

Karine Floquet

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