COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 9 au 16 juillet 2025 - L’écart de prix conséquent entre septembre et décembre sur Euronext tire les primes vers le haut en blé
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 9 et le 16 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 9 et le 16 juillet 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les cours du blé meunier ont gagné 1,75 €/t sur les échéances septembre et décembre et 0,5 €/t sur mars et mai sur Euronext entre le 9 et le 16 juillet 2025. L’écart entre septembre et décembre reste non négligeable ; les cotations étant 9,25 €/t supérieures en décembre. Ces dernières semaines, ce spread avait poussé les agriculteurs à se lancer dans la rétention. Les acheteurs ont ainsi été contraints de remonter les primes sur le marché physique pour pouvoir s’approvisionner, alors que des intérêts ressortent pour des compléments sur le marché intérieur ainsi que pour compléter des contrats déjà conclus à destination du Maroc sur le portuaire. Un intérêt espagnol est aussi présent en blé fourrager. Le retard dans la récolte en Russie et en Ukraine et dans les exportations permet à la France de bénéficier de quelques opportunités à l’exportation sur la période de soudure, jouant également sur la hausse du marché à terme. De plus, l’analyste russe Ikar a déjà révisé en baisse sa prévision de récolte pour la Russie à 84 Mt. Enfin, Agreste a abaissé son estimation des surfaces de blé en France de 100 000 ha.
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D’autre part, les longueurs étaient moins traitées à l’export, faute de perspectives. La récolte est abondante en Europe et reste importante sur la zone mer Noire. L’OAIC algérien s’est procuré 1 Mt de blé tendre, excluant toujours la France, et le président des minotiers marocains a annoncé que le pays cherchait à diversifier ses fournisseurs et visait les 20 % de blé états-unien dans son approvisionnement.
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Outre-Atlantique, les prix du blé reculaient sur toutes les échéances et variétés, avec la progression de la récolte aux États-Unis, l’amélioration des conditions de culture en blé de printemps, et la révision en hausse des stocks mondiaux et états-uniens par l’USDA.
Deux péniches de céréales toujours bloquées en amont de l'écluse de Coudray
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 9 et le 16 juillet. L’écluse principale de Coudray, en amont de Corbeil, est toujours hors service. Depuis le 5 juillet au soir, les bateaux peuvent passer par la petite écluse, avec une baisse de 40 % de la capacité d’emport, en raison d’un tirant d’eau de 1,80 mètre. Dans ce contexte, deux gros bateaux, contenant des céréales à destination de la meunerie parisienne et des terminaux portuaires de Rouen, sont bloqués en amont de l’écluse. Voies navigables de France a déclaré que la grande écluse serait remise en service le 17 ou le 21 juillet, une fois les réparations provisoires effectués. Dans ces conditions, les chargeurs de céréales craignent qu’un nouvel incident n’intervienne. Au vu du surcoût qu’engendrerait l’allègement des cales des bateaux bloqués via des camions, les chargeurs ont décidé d’attendre la réouverture de la grande écluse pour livrer la marchandise avec quinze jours de retard.
Par ailleurs, au niveau du pont de l’Île de Saint-Denis, en amont de Gennevilliers, endommagé il y a quelque temps par un bateau de plaisance, la navigation qui s’effectue toujours en alternat entre montants et avalants, pourrait perdurer une bonne partie de l’année 2026, le temps que les travaux soient entrepris.
Enfin, on notera que les travaux définitifs sur le pont de Sully à Paris ont été effectués.
Sur l’intracommunautaire, les prix du fret fluvial ont légèrement reculé, faute d’activité.
Surcoûts de 50 % pour cause de basses eaux sur le Rhin.
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. Par ailleurs, la situation s’améliore quelque peu sur le Rhin avec une baisse des majorations du coût de fret fluvial liées aux basses eaux, qui s’établit désormais à 50 %. Si la navigation demeure difficile sur le Rhin pour cause d'étiage, la circulation s'effectue toujours d'une façon dégradée sur la Moselle, à la suite d'un incident sur une écluse.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Les prix mondiaux remontent légèrement, mais le marché français reste très calme sur la nouvelle récolte
Les cotations du maïs ont gagné 7 €/t sur Euronext sur l’échéance août entre le 9 et le 16 juillet, alors qu’ils ont cédé 1,25 €/t sur novembre et gagné 2 €/t sur mars et juin. Sur le marché physique français, on constatait quelques affaires à destination de l’Italie sur la jointure dans le sud de la France. Dans le Centre et le Nord-Est, les prix se faisaient rares et les vendeurs étaient toujours aux abonnés absents, faute de visibilité sur les rendements. Stratégie Grains a d’ailleurs revu en baisse la récolte européenne. Le cabinet ukrainien ASAP Agri signale par ailleurs des difficultés de navigation sur le Danube pour accéder au port de Constanza. En outre, la Turquie a relevé de 500 000 t son quota d’importation à taux zéro sur le mois de juillet. Aux États-Unis, les cours progressaient légèrement grâce à l’accord commercial avec l’Indonésie. Mais les fondamentaux restent lourds, avec toujours des bonnes conditions de culture dans la Corn Belt avec des perspectives de pluie, des rendements états-uniens revus en hausse par l’USDA et les analystes privés. L’abondante récolte brésilienne pèse également ; la Conab et l’analyste Michael Cordonnier ayant revu en hausse leur prévision.
Orge fourragère
Toujours des chargements sur la Chine
Les primes se sont dégradées légèrement sur le portuaire entre le 9 et le 16 juillet, tandis qu’elles sont restées stables sur le marché intérieur. Des bateaux à destination de la Chine sont toujours signalés en chargement sur Rouen et La Pallice. Comme pour le blé, les perspectives de récolte sont très bonnes avec des rendements satisfaisants et des PS lourds, spécialement dans le Sud de la France. D’après FranceAgriMer, la récolte des orges d'hiver était achevée à 94 % au 7 juillet.
Orge de brasserie
Tendance haussière
En orge de brasserie, les prix sur les récoltes 2025 et 2026 ont suivi une tendance haussière entre le 9 et le 16 juillet. Des affaires se sont traitées, principalement en orge de printemps. Ses récoltes avancent tant bien que mal entre deux averses. En Champagne, le taux de protéine serait élevé sur certains lots. Mais il faut attendre la fin des moissons pout avoir une vue plus générale de la qualité moyenne du cru 2025.
Blé dur
Manque de compétitivité à l’export
Les cotations du blé dur français n’ont eu d’autre choix que de s’incliner cette semaine, faute d’opportunités à l’exportation. Les marchés italien et espagnol sont particulièrement lourds. De plus, le blé dur grec, après sa mauvaise performance de l’an passé, arrive en Italie à un prix très compétitif, qui correspond à environ 295 €/t CAF pour des qualités similaires. Le blé dur français devra continuer sa baisse pour rester compétitif sur les ports ; le niveau acheteurs étant équivalent au prix départ sur Port-la-Nouvelle.
Céréales secondaires
La nouvelle récolte est de plus en plus cotée
Les prix de l'avoine blanche sont stables entre le 9 et le 16 juillet. Les acheteurs sont absents en avoine noire et le prix de 200 €/t dans la Marne est très nominal. Le prix de l’avoine noire en rendu Pontivy-Guingamp cède 2 €/t. Les cotations du triticale gagnent quelques euros la tonne avec la hausse limitée du contrat blé sur Euronext. Le seigle est toujours incoté pour le moment.
Sucre
Cours stables à baissiers
Les prix du sucre ont légèrement reculé entre le 7 et le 14 juillet en sucre raffiné mais sont demeurés quasi stables en sucre brut. Les mêmes fondamentaux ont animé le marché cette semaine, entre baisse de production annoncée au Brésil, surplus record pour la globalité de la campagne et toujours un énorme potentiel exportateur chez certains pays comme l’Inde (de très bonnes pluies favorables aux cultures sont attendues lors de la mousson) et la Thaïlande. Fin juin 2025, Somdia Group (Groupe Castel) et Saris Congo ont annoncé le lancement d’une distillerie transformant la mélasse issue du broyage de la canne à sucre en alcool alimentaire, à N’Kayi. Le prix du sucre brut a terminé inchangé donc (16,67 cts$/livre le 14 juillet 2025 comme le 7 juillet) et celui du sucre raffiné a baissé (469,60 $/t le 14 juillet 2025 contre 472,95 $/t le 7 juillet).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Arrivée de la récolte russe sur les marchés
- Fin de la moisson en France
- Demande en blé fourrager à destination de l'Espagne
- Intérêt du Maroc pour l'origine française sur la suite de la campagne ?
Orges
- Qualités des orges brassicoles françaises
- Intérêt acheteur de la part de la Chine ?
- Retour des fabricants d'aliment pour animaux aux achats ?
Maïs
- Problèmes de navigation sur le Danube
- Demande italienne
- Conditions de culture du maïs français avec le manque de pluies
- Réticence à la vente de la part des agriculteurs
Adèle d'Humières