COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 30 juillet au 6 août 2025 - Des récoltes meilleures que prévu en zone mer Noire pèsent sur les prix du blé
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 30 juillet et le 6 août 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 30 juillet et le 6 août 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les cours du blé se sont inclinés sur Euronext entre le 30 juillet et le 6 août, de façon plus prononcée sur les échéances éloignées. L’écart de prix entre septembre et décembre se réduit donc, mais dans le même temps l’indexation septembre est de plus en plus abandonnée sur le marché physique français. L’attention se porte sur la zone mer Noire où les récoltes de blé pourraient s’avérer meilleures que prévu. Les analystes de ProZerno ont ainsi relevé leur prévision à 84,1 Mt tandis que le ministère de l’Agriculture l’a laissée à 90 Mt. En Ukraine, le ministère de l’Économie risque également d’augmenter son chiffre. Il prévoit aussi une hausse des surfaces pour la campagne suivante. Des interrogations subsistent cependant sur la qualité en Allemagne, Pologne, dans les pays baltes. En Ukraine, le recul de la part du blé meunier est acté. La récolte russe arrivant dans les ports, et ce même si des taxes à l’exportation ont été mises en place, les exportations européennes ne sont guère dynamiques, d’autant plus que l’Égypte et l’Algérie brillent par leur absence. Seule la Tunisie a lancé un appel d’offres en blé.
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Aux États-Unis, les marchés à terme cédaient du terrain avec l’avancée de la récolte de printemps. Les pluies attendues devraient soulager les cultures au Canada. Le blé états-unien reste très compétitif sur les marchés asiatiques.
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Sur le marché physique français, les primes ont reculé sur le rapproché avec la baisse d’Euronext. La rétention se poursuit de la part des vendeurs. Les fabricants d’aliment pour animaux reviennent pour quelques opérations de couverture sur octobre-décembre, tant sur le marché intérieur que sur la Belgique et la Pays-Bas. Dans l’ensemble, le marché est plutôt calme, vu la période de congés estivaux.
Les dégagements sur le port de Rouen se poursuivent
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial sont reconduits entre le 30 juillet et le 6 août. Les dégagements céréaliers sur le port de Rouen se poursuivent. La meunerie francilienne commence à recevoir les blés meuniers de la récolte 2025. Cependant, le manque de cale multiplie les défauts d'exécution et de nouveaux chargeurs, attirés par la voie d'eau, ne trouvent pas de bateaux. Sur l’intracommunautaire, l’activité est maussade.
Suppression des surcoûts pour cause de basses eaux sur le Rhin.
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. La navigation sur le fleuve se déroule normalement.
Adèle d'Humières et Karine Floquet
Maïs
Toujours un bilan mondial très lourd
Peu d’éléments nouveaux interviennent en maïs. Les marchés à terme continuent leur baisse, que ce soit sur Euronext (-6,75 €/t sur novembre) ou sur le CBOT. La récolte s’annonce toujours excellente aux États-Unis, avec des conditions de culture largement supérieures à celle de l’année passée. Les analystes s’attendent à une nouvelle révision en hausse des rendements prévus par l’USDA la semaine prochaine. Bloomberg et StoneX ont ainsi relevé leurs prévisions. La Chine est toujours absente aux achats et la récolte brésilienne est très abondante. StoneX a corrigé sa prévision pour la seconde moisson de plus de 3 Mt. Les ventes exceptionnelles se sont succédé cette semaine avec la baisse des cours. Le maïs Fob Gulf est actuellement le plus compétitif sur les marchés mondiaux. En Ukraine, les cultures sont finalement en bon état. En revanche, le coût de location des wagons pour le transport du maïs a été augmenté par la compagnie ferroviaire nationale. En France, l’approche de nouvelles chaleurs caniculaires n’est pas parvenue à soutenir les prix.
Sur le marché physique, l’activité est maintenant très rare en ancienne récolte, avec la fin de l’échéance août d’Euronext. Sur la nouvelle campagne, les vendeurs sont absents et le marché est principalement acheteur. Le débouché export n’est cependant pas très dynamique : l’Espagne voit des flux importants arriver sur le port de Tarragone et les intérêts acheteurs sont trop faibles.
Orge fourragère
Peu de demande à l’exportation et chez les fabricants d’aliments
La demande mondiale en orge fourragère n’est guère dynamique, l’Arabie saoudite ayant largement réduit ses volumes d’achat contractés auprès de la mer Noire. Un appel d’offres jordanien s’est conclu sans résultat. ProZerno a relevé la moisson russe à 18,5 Mt. À l’inverse du blé, les taxes à l’export ont été laissées à zéro en Russie. Sur le marché physique français, l’absence de demande export sur le portuaire se fait aussi sentir. Les fabricants d’aliment belges se procurent en revanche quelques volumes, mais l’orge n’est toujours pas compétitive dans les formulations en France.
Orge de brasserie
Marché peu actif
En orge de brasserie, les prix ont suivi une légère tendance baissière en récolte 2025 et haussière en récolte 2026 entre le 30 juillet et le 6 août, toutes variétés confondues. Des affaires se traitent mais à un rythme moins soutenu que la semaine dernière.
Blé dur
Marché très calme
L’activité est au point mort et devrait redémarrer en septembre.
Céréales secondaires
Chute des prix de l'avoine noire
Les prix de l'avoine blanche n'évoluent pas entre le 30 juillet et le 6 août. Ceux de l'avoine noire chutent en revanche sur le Nord-Est, cédant entre 15 et 23 €/t. Elles s'apprécient de 2,5 €/t en rendu Pontivy-Guingamp. Les cotations du triticale reculent fortement sur toutes les places de cotation. Le seigle est toujours incoté pour le moment.
En Bretagne, le prix de l'avoine noire est en baisse de -5 à -10 €/t sur la semaine.
Sucre
Léger repli des cours
Les prix du sucre ont légèrement reculé pendant la semaine écoulée en sucre raffiné comme en sucre brut. Après un pic atteint à 16,89 cts/£ le 29 juillet, le prix du sucre brut s’est lentement effrité. Idem pour le sucre raffiné (pic le 29 à 471 $/t) mais les prix se sont redressés entre le 1er t le 4 août. La remontée des prix intervient après que le Pakistan a annoncé son intention d’acheter 100 000 t de sucre sur le marché international cette semaine (après une annonce similaire la semaine passée). Ceci a provoqué un mouvement de couverture courte sur les marchés.
Par ailleurs, le Brésil envoie toujours des signaux d’une production plus forte que prévu (production réelle en hausse de 15 % d’un an sur l’autre, à 3,4 Mt, dans la région Centre-Sud du pays publié par l’Unica jeudi). A ce jour, pour l’ensemble du pays, la proportion de canne transformé en sucre atteint 54 % des volumes totaux contre 50 % l’an passé à la même date.
En Afrique, selon l’agence Ecofin, la Mauritanie souhaite se lancer dans la production de sucre à grande échelle avec un accord de partenariat public-privé signé le 31 juillet entre le ministère de l’Économie et des Finances et celui en charge de l’Agriculture avec un consortium d’entreprises mené par le conglomérat soudanais Al Badri. L’accord porte sur la réalisation d’un complexe agro-industriel d’un coût total évalué à 446 M$ pour la production de sucre dans la région de Foum Gleita (sud du pays). La première phase de développement du projet prévoit l’exploitation d’une superficie agricole de 17 000 ha et l’exploitant d’un barrage à Gleita pour assurer les besoins en irrigation des plantations de cannes à sucre. La Mauritanie souhaite couvrir jusqu’à 63 % de sa demande nationale en sucre, ce qui implique de produire près de 250 000 tonnes par an. Le pays a importé 398 000 t de sucre blanc par an sur la période 2019 2023, selon les données de la Direction générale des douanes. Pour l’heure, le pays dépend de ses importations, principalement en provenance du Brésil, du Guatemala et de l’Algérie ces dernières années. La mise en production est prévue dans un délai de trois ans. Le prix du sucre brut a terminé en baisse donc (16,58 cts$/livre le 4 août contre 16,74 cts£/livre le 28 juillet) et celui du sucre raffiné aussi (465,40 $/t le 4 août 2025 contre 470,45 $/t le 28 juillet).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Résultats de l'appel d'offres tunisien
- Les pluies annoncées sur les Prairies vont-elles soulager le blé canadien ?
- Intérêt acheteur de la Chine en blé canadien 13,5 %
- Niveau de la récolte en Russie et en Ukraine
- Éventuelle dégradation de la qualité des blés en Europe du Nord
Orges
- Niveau de la demande mondiale, faible pour le moment.
- Compétitivité dans les formulations
Maïs
- Prévisions de rendement de l'USDA pour les États-Unis à paraître la semaine prochaine
- Estimation de la récolte brésilienne par la Conab à venir le 14 août
- Impact des températures élevées au sud de la Loire dans les semaines à venir
Adèle d'Humières,