COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 26 novembre au 3 décembre 2025 - Les marchés du blé tiraillés entre productions élevées et tensions en mer Noire
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 26 novembre au 3 décembre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 26 novembre au 3 décembre 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
Les prix du blé ont évolué de façon erratique entre le 26 novembre et le 3 décembre sur Euronext, gagnant finalement 1 €/t sur l’échéance mars (la plus traitée), restant stables sur mai et cédant du terrain sur les échéances de la récolte 2026. Les cours se sont également repliés sur les marchés à terme états-uniens. En premier lieu, les révisions en hausse des récoltes de blé chez les principaux exportateurs se sont succédé, que ce soit de 800 000 t dans l’Union européenne, 1,5 Mt en Argentine à un niveau record, et de 1,8 Mt en Australie. En France, les conditions de culture et l’avancement des semis en blé d’hiver s’avèrent satisfaisants, et ont apporté un nouvel élément baissier aux marchés. Par ailleurs, les cours du blé russe et argentin se sont repliés en fin de semaine dernière. L’Algérie a d’ailleurs procédé à un achat important de 900 000 t de blé meunier, pour un prix autour des 256 $/t Caf. Les origines retenues seraient principalement argentines. Et ce, alors que le Kazakhstan réalise une percée sur le marché algérien cette année. Signalons également le retour des achats turcs de blé russe, avec une affaire conclue de façon privée par le TMO pour 300 000 t. En début de semaine, des frappes de drone ukrainiens sur des cargos russes ont cependant relancé la prime de risque géopolitique, Vladimir Poutine ayant menacé les bateaux de l’Ukraine et de ses alliés en mer Noire. Les coûts des assurances ont immédiatement suivi à la hausse et entraîné les prix du blé dans leur sillage. Notons par ailleurs la baisse probable des surfaces emblavées en blé en Russie pour la récolte 2026.
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Sur le marché physique français, les primes se maintiennent au départ des ports avec la rétention des vendeurs. Le stock de blé fourrager important en Bretagne limite la hausse des prix sur Pontivy. Les ventes de blé dans l’Est sont principalement orientées vers les fabricants d’aliments français. Les couvertures de la meunerie progressent sur 2026-2027, et les cotations du blé meunier évoluent peu sur le marché intérieur. Dans le Sud-Est enfin, les disponibilités sont épuisées en blé fourrager et la qualité meunière est depuis quelques semaines déjà vendue aux fabricants d'aliments pour animaux, ce qui explique la différence de prix quasi inexistante entre les deux qualités.
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Bonne tenue de l'activité fluviale sur le port de Rouen
Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial n'ont pas évolué entre le 26 novembre et le 3 décembre, exception faite sur le trajet Vaux-Le-Pénil/Anvers dont le coût baisse de 0,50 € la tonne transportée. Sur le port du Rouen, des demandes de transfert de grains sur le portuaire persistent, en raison de la bonne tenue de l’activité à l’exportation, au grand étonnement des opérateurs portuaires eux-mêmes. La cale vient à manquer, les bateliers commençant à lever le pied dans la perspective des fêtes de fin d'année. L’activité devrait perdurer jusqu’à la fermeture des coopératives, qui va s'échelonner à partir du 12 décembre. Sur l’intracommunautaire, les affaires se traitent au coup par coup. Le flux est sporadique et limité en volume.
Navigation normale sur le Rhin
Sur le Rhin, les prix de base du transport par la voie d’eau n’ont pas évolué d’une semaine sur l’autre. Le niveau du fleuve permet une navigation normale.
La rédaction
Maïs
Essoufflement du marché sur le Rhin
Les cours du maïs ont reculé sur Euronext entre le 26 novembre et le 3 décembre. Ils ont cédé 1 €/t sur mars, 0,75 €/t sur juin, 1,5 €/t sur août et 1 €/t sur novembre. La baisse est principalement liée à la baisse de la demande des pays de l’Europe du Nord sur la zone du Rhin, après deux mois d’activité soutenue par le retard de la récolte ukrainienne. Celle-ci atteint maintenant les 75 % et est annoncée autour des 31 Mt, plutôt élevée donc. Mais les problèmes de qualité et d’humidité devraient tout de même freiner sa commercialisation. Par ailleurs, la Commission européenne a revu en hausse de 800 000 t la production européenne. En outre, les cas de peste porcine africaine détectés en Espagne incitent les acheteurs espagnols à la prudence. Le marché français reste plutôt vendeur, et les prix ont perdu un peu de terrain.
Aux États-Unis, les cotations ont également évolué à la baisse. Les conditions de culture sont satisfaisantes au Brésil et en Argentine et l’Afrique du Sud devrait connaître une production record.
Orge fourragère
Les disponibilités se raréfient
Les prix de l’orge fourragère ont encore gagné du terrain sur le marché physique français sur la semaine. Le taux d’engagement est record et l’activité reste portée par la demande à l’exportation. L’orge est cependant délaissée sur le marché intérieur. Les prix d’achat constatés lors des appels d’offres mondiaux se raffermissent, malgré l’abondance des récoltes attendues en Australie et au Canada.
Orge de brasserie
Évolution contrastée des cours
En orge de brasserie, les prix sur le marché physique français ont évolué de façon disparate, dans une fourchette comprise entre -1 et +2,50 €/t en récolte 2025 et entre -0,50 €/t et 0 €/t en récolte 2026, sur la période du 26 novembre au 3 décembre, et ce, toutes variétés confondues. Le marché est très calme, le secteur de la bière n’étant pas porteur.
Blé dur
Manque de demande
Les cotations du blé dur ont légèrement reculé entre le 26 novembre et le 3 décembre. Les acheteurs italiens reçoivent déjà des flux importants notamment en catégorie 2. La semoulerie française est peu présente.
Céréales secondaires
Marché peu vendeur en triticale
Des affaires ont été traitées en avoine noire et blanche dans les Ardennes entre le 26 novembre et le 3 décembre. Les prix sur Pontivy sont inchangés en avoine noire sur la semaine.
Les prix du triticale ont peu évolué. Dans le Sud-Est, les acheteurs cherchent des volumes mais n'en trouvent pas. Dans le Sud-Ouest, le prix du triticale sont de 171 €/t en nominal. En Bretagne, la prime a gagné +1 €/t sur la semaine à Pontivy avec un prix de 171 €/t.
Le seigle meunier reste non coté.
Sucre
Les cotations du sucre sont en repli, en raison de la hausse de la production indienne
Les prix du sucre brut ont perdu du terrain sur la semaine allant du 24 novembre au 1er décembre (-0,05 cts$/livre, à 14,44 cts$/livre) tout comme ceux du sucre raffiné (- 3 $/t, à 419,55 $/t). La Fédération nationale des coopératives productrices de sucre en Inde a publié un chiffre de production en nette hausse pour la période octobre novembre 2025 par rapport à la même période l’an passé : 4,1 Mt, en hausse de 50 %. Plus de 420 sites de production sont en activité au 30 novembre dans le pays contre seulement 382 il y a un an à la même date. En France, Saint Louis Sucre, filiale du groupe allemand Südzucker, a envoyé un courrier à ses planteurs de betteraves dans l’Hexagone leur faisant savoir qu’il envisageait une réduction « temporaire » de 25 % des surfaces emblavées pour la campagne 2026. Une décision que le groupe a également pris en Allemagne et en Belgique.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Riposte russe sur les navires de commerce en mer Noire.
- Augmentation du coût du fret ferroviaire en Ukraine.
- Percée du Kazakhstan sur le marché algérien.
- Arrivée de la récolte argentine sur les marchés.
Maïs
- Activité moins dynamique sur la vallée du Rhin vers le nord de l’Europe.
- Progression des cas de peste porcine africaine en Espagne.
- Qualité et taux d’humidité du maïs ukrainien.
- Marché français principalement vendeur.
Orge
- Vente d’orges brassicoles en alimentation animale par les collecteurs canadiens.
- Recul des disponibilités françaises.
- Manque de compétitivité dans les formulations en nutrition animale.
Adèle d'Humières