COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 23 au 29 avril 2025 - Les prix du blé et du maïs restent sous la pression de l'euro
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 23 et le 29 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 23 et le 29 avril 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Sur Euronext, les cours du blé ont baissé depuis une semaine entre le 23 et le 29 avril. Les prix du blé français continuent de subir la pression du niveau de l’euro, du manque de demande des pays tiers pour l’origine française et du niveau des stocks de fin de campagne. En nouvelle récolte, on assiste à un début de Weather Market sans accident climatique significatif dans l’hémisphère nord. Cependant, la météo en mer Noire reste à surveiller. En effet, le temps sec s’est installé sur cette zone qui domine les exportations mondiales de blé. En France, les conditions sont bonnes depuis la fin de l’hiver. Par conséquent, l’état des cultures de blé dans les régions françaises reste stable. Désormais, la récolte 2024-2025 se trouve dans sa dernière ligne droite. Le niveau des stocks français de blé en fin de campagne fait déjà pression sur les prix du blé sur la période juillet-septembre.
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À Chicago, les prix du blé ont reculé avec les dernières pluies qui ont profité aux cultures d’hiver. Dans le dernier rapport Crop-Progress, les surfaces de blé d’hiver aux États-Unis en bon ou en excellent état ont progressé de 4 points, au-dessus des attentes du marché. Par ailleurs, les semis de blé de printemps restent en avance sur la moyenne quinquennale au 27 avril avec une progression de 13 % des surfaces emblavées sur une semaine. Cependant, les conditions climatiques sont à surveiller pour la prochaine semaine, de nouvelles pluies sont attendues dans les grandes plaines du sud des États-Unis dans les prochains jours. Sur le plan commercial, les prix du blé en provenance des États-Unis sont compétitifs sur le marché mondial.
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Sur les marchés physiques français, les primes portuaires restent stables sur le portuaire. L’activité se concentre davantage sur le marché intérieur avec la demande en alimentation animale. Le blé reste très compétitif en fourrager face à l’orge, dont les disponibilités s’épuisent pour cette fin de campagne. Globalement, l’activité reste faible pour cette période, rythmée par les jours fériés.
Mikaël Juchet
Maïs
Les prix du maïs continuent de subir la remontée de l'euro
Les cours du maïs ont cédé 2,5 €/t sur l’échéance juin25. La météo reste favorable aux semis de printemps en hémisphère nord avec un temps sec. Aux États-Unis, les semis de maïs ont progressé à un bon rythme, avec une progression de 12 % en une semaine au 27 avril, d’après les dernières données de l’USDA. Malgré les incertitudes sur la guerre commerciale des droits de douanes, les exportations de maïs des États-Unis se poursuivent à un bon rythme. Le Mexique a confirmé son appétit pour le maïs de son voisin nord américain avec une nouvelle vente, tout comme le Japon qui souhaite augmenter ses achats de maïs en provenance des États-Unis.
En UE, l’euro se stabilise au plus haut de l’année autour des 1,14 dollar depuis la semaine dernière. Le maïs français est donc fortement concurrencé par l’origine étasunienne sur le marché intracommunautaire, avec un prix compétitif grâce à la faiblesse actuelle du dollar. En nouvelle récolte, les semis français se réalisent dans de bonnes conditions avec 50 % des surfaces plantées contre 42 % l’an dernier. La prochaine récolte de maïs français sera concurrencée par l’Ukraine, dont la production 2025-2026 est estimée en hausse de 3,5 Mt sur un an. Avec la baisse d’Euronext, les acheteurs sont discrets dans le sud-ouest alors que marché est vendeur dans le sud de cette région, où les consommateurs locaux sont couverts. En outre, les acheteurs espagnols spéculent à la baisse avec la pression de la nouvelle récolte de céréales.
Orge fourragère
L'orge fourragère concurrencée par blé
En ancienne récolte, les acheteurs continuent de se tourner vers le blé fourrager sur le marché intérieur. Les primes se resserrent entre l’orge fourragère et le blé fourrager. En nouvelle récolte, quelques affaires se sont traitées sur la période juillet-aout. Cependant, les prix sont jugés trop bas par les vendeurs, ce qui limite le courant d’affaires.
Orge de brasserie
Evolution contrastée des cours
Les prix de l’orge de brasserie sur le marché physique français ont évolué, entre le 23 et le 29 avril, à la baisse en variétés d’hiver mais à la hausse en variétés de printemps, toutes récoltes confondues. Les prix ont tendance à augmenter en raison d’une demande des malteurs étrangers.
Blé dur
Prix en baisse sur la nouvelle récolte
Les prix du blé dur sur le marché physique français se raréfient en ancienne récolte, en l’absence de disponibilités, et ont reculé sur la nouvelle, entre le 23 et le 29 avril. Le marché est assez calme sur la campagne 2025-2026, la tendance baissière ne motivant pas les vendeurs à se positionner sur le marché.
Céréales secondaires
Prix stables à baissier
Les prix de l'avoine blanche sont restés stables dans les Ardennes entre le 23 et le 29 avril. En avoine noire sur Pontivy, les prix ont baissé en raison du manque d'acheteurs qui préfèrent un blé bien plus compétitif de 40 ou 45 €/t. Ceux du triticale cèdent à nouveau 5 €/t à 185 €/t en départ Allier. Ils sont incotés dans le Rhône-Alpes. Le seigle reste incoté cette semaine. Aucune cotation n'est disponible sur la nouvelle récolte pour l'instant.
Sucre
La sécheresse au Brésil soutient les cours
Les prix du sucre sur les marchés mondiaux ont progressé entre le 21 et le 28 avril à New York et à Londres, avec le soutien de conditions sèches au Brésil, ce qui a pour effet de dégrader la production et limiter les rendements. À l’inverse, la guerre commerciale sur les droits de douanes continue de peser sur le marché et d’alimenter les craintes sur la demande mondiale de sucre. Cependant, les tensions commerciales entre Pékin et Washington amorcent un début d’apaisement. En effet, Donald Trump a déclaré la semaine dernière que des discussions étaient en cours avec son homologue chinois.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Demande en blé fourrager sur le marché intérieur
- Clôture des stocks dépôt en France
- Intérêts chinois pour le blé français
- Temps sec en zone mer Noire
- Stabilisation de l’euro sous 1,14 dollar
- Hausse de la nouvelle récolte marocaine de 3,9 à 4,4 Mt
Orges
- Compétitivité du blé sur le marché intérieur français
- Disponibilités françaises en orge sur la fin de campagne
- Concurrence de l’Australie sur les importations chinoises
Maïs
- Négociations sur la politique douanière entre la Chine et les États-Unis
- Bonne compétitivité du maïs en provenance des États-Unis
- Bonnes perspectives sur la deuxième récolte au Brésil
- Augmentation des exportations de maïs 2025-2026 en Ukraine
Mikaël Juchet