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COT'Hebdo Céréales et sucre
Marché des céréales et du sucre du 18 au 25 juin 2025 - Les bonnes perspectives de récolte dans le monde pèsent sur les prix du blé

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 18 et le 25 juin 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Image de céréales et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les cours du blé ont cédé 10,75 €/t sur Euronext sur l’échéance septembre et 9,25 €/t sur l’échéance décembre entre le 18 et le 25 juin. La lourdeur qui s’annonce pour le bilan européen et français pour 2025-2026 ne soutient guère les prix. La Commission européenne a révisé en hausse ses prévisions de rendement en blé, de même que l’association des coopératives allemandes. Les récoltes devraient s’améliorer dans le sud de l’Europe, les pays baltes et dans la zone mer Noire. En outre, SovEcon a revu en hausse la moisson russe. La demande n’est guère présente, avec un rebond de la récolte en Tunisie et la réduction par l’Égypte de ses importations de blé sur 2025 malgré le dernier achat de Mostakbal Misr. En Ukraine, la situation est moins favorable pour la récolte, avec des cultures affectées par la sécheresse et un tallage limitant. 

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Dans le Nouveau-Monde, les conditions de culture sont satisfaisantes pour le blé de printemps aux États-Unis, et la moisson a pu progresser en blé d’hiver.

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Sur le marché physique français, l’activité est peu dynamique, vu la volatilité d'Euronext. Les acheteurs sont couverts à court terme. Les primes sont cependant un peu remontées, grâce à de l’activité sur le portuaire. Dans le Sud-Ouest, la récolte des premiers blés fait état de rendements corrects à bons dans les premières parcelles avec de bons poids spécifiques (PS). Cependant, les taux de protéines sont en dessous de la moyenne. On observe aussi cette tendance le sud-est de la France. En meunerie, le marché est bloqué en attendant des retours plus concrets sur les taux de protéine de la nouvelle récolte. Les meuniers sont inquiets des premiers retours sur les taux de protéine parfois décevants en orge, un signe précurseur en blé. Dans l’Est, les primes sont rapprochées en blé de meunerie et en blé fourrager. Il y aura probablement peu de qualité fourragère cette année, à moins de dégradations avant la récolte, et c’est du report qui sera vendu pour l’alimentation animale.

Des programmes d'exécution se mettent en place sur Rouen

Sur le bassin de la Seine, les prix du fret fluvial n'ont pas évolué entre le 18 et le 25 juin. L’activité à destination du port de Rouen est pour l’heure toujours aussi calme, en l’absence de demande à l’exportation. Cependant, les organismes stockeurs engrangent l’orge cultivée sur l’hinterland rouennais. La récolte de blé tendre est attendue d'ici avant le 14 juillet. Des programmes d'exécution se finalisent, avec de premiers dégagements a priori sur la fin de semaine, mais plus sûrement la semaine prochaine. Les récoltes de céréales à paille s'annoncent bonnes, voire très bonnes localement, mais les températures très élevées actuelles et à venir pourraient mettre à mal les pronostics principalement en orge de printemps et en blé. En ce contexte de moisson, les professionnels du transport par voie d’eau craignent un manque de cale pour assurer les importants volumes de dégagement à prévoir sur le port de Rouen. L'exportation sur l'intracommunautaire se maintient à des niveaux faibles. 

Le niveau de l'eau baisse sur le Rhin.

Sur le Rhin, les coûts de transport par la voie d’eau n’ont pas évolué, cette semaine. Mais le niveau du fleuve baisse. La situation est plutôt préoccupante car la météo n'annonce pas de précipitations pour les prochains jours. Il va falloir s'attendre à des surcoûts liés aux basses eaux. Côté cultures, les fortes températures actuelles, qui vont perdurer la semaine prochaine, et les orages localisés risquent de pénaliser le potentiel de rendement et la qualité des céréales.

Adèle d'Humières et Mikaël Juchet

 

Maïs

La baisse des prix du pétrole et les récoltes mondiales abondantes font dégringoler les cours du maïs à Chicago

Les cotations du maïs se sont effondrées sur le CBOT entre le 18 et le 25 juin, atteignant un plus bas historique sur l’échéance juillet 2025. Le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran a soulagé les prix du pétrole, et la production d’éthanol hebdomadaire a reculé aux États-Unis. Les conditions de culture sont très satisfaisantes sur la Corn Belt, avec une humidité du sol correcte et des températures suffisamment élevées, ce qui laisse présumer d’une révision en hausse de la récolte par l’USDA. La baisse du dollar et le retard de récolte en Amérique du Sud favorise également l’origine états-unienne, de même que l’ukrainienne. Au Brésil, la prévision de production pour la safrinha a été par ailleurs largement revue en hausse par AgroConsult. L’absence de la Chine aux achats pèse aussi sur les cours. Sur Euronext, les prix ont cédé 3 €/t sur la nouvelle récolte mais ont gagné 2,5 €/t sur l’échéance août. En effet, sur le marché physique français, des affaires se traitent sur la soudure à destination des fabricants d’aliments.

Orge fourragère

L’activité de retour sur le portuaire

On signale une forte activité sur les ports français, spécialement La Pallice, avec un programme de chargement vers la Chine sur le début de campagne. La moisson se poursuit en France et les retours sont toujours satisfaisants tant sur le rendement que sur la qualité. Au sud de la Loire, la récolte des orges 2025 est désormais bien avancée. Les rendements sont très satisfaisants et les poids spécifiques supérieurs à la moyenne d’après les premiers retours. Du côté du marché intérieur, l’activité reste faible avec des acheteurs attentistes. Par conséquent, on observe une baisse des primes car les vendeurs ont un besoin de dégagement pour des raisons logistiques. Dans la Marne, les premiers rendements en orge sont satisfaisants à une moyenne autour de 8,5 à 9 t/ha et quelques parcelles à plus de 10 t/ha. Signalons des calibrages à plus de 85 % dans cette région et des taux de protéine plutôt en dessous de la normale.

Orge de brasserie

Net recul des prix en variété d'hiver

En orge de brasserie, les prix ont de nouveau reculé entre le 18 et le 25 juin, de façon plus marquée en orge d'hiver (-10 €/t à -14 €/t) qu'en orge de printemps (0 à -1 €/t). Si la belle récolte en cours pèse sur les cours de l'orge d'hiver, les inquiétudes persistent sur le potentiel de production de l'orge de printemps. 

La récolte des orges d'hiver s'annonce de fait excellente en Bourgogne, Champagne et Lorraine. Dans cette zone géographique, les poids spécifiques s'établissent entre 66 kg/hl et 68 kg/hl, soit plus lourd que l'an dernier, et le calibrage à 2,5 mm est proche des 90 %, selon un courtier local. Le taux de protéines est plus élevé en Lorraine (11 %) qu'en Champagne et Bourgogne (10 %). Par ailleurs, les calibrages d'orges de brasserie récoltées dans l'Yonne sont bons, selon les premiers résultats d'analyses de Soufflet Agriculture.

Blé dur

Demande absente malgré une belle récolte

La récolte de blé dur bat son plein dans le sud de la France. Dans le Sud-Est, l’avancée de la récolte est entre 25 et 33 % avec de bons rendements et une bonne qualité. Dans le Sud-ouest, la récolte débute dans le Lauragais avec des retours satisfaisants en qualité, malgré les épisodes de pluie. Sur le marché physique, la demande reste faible malgré l’arrivée de nouvelles disponibilités sur le marché.

Céréales secondaires

Cours globalement stables

Les prix de l'avoine blanche sont incotés en départ Marne avec le manque d'activité et en attendant la récolte.
L'avoine noire n'est pas encore cotée sur la nouvelle récolte en départ Marne. Le prix de l’avoine noire en rendu Pontivy-Guingamp sur la récolte 2024 est sans changement d'une semaine sur l'autre. 
Les cotations du triticale sont globalement stables sur les différentes places. 
Le seigle est toujours incoté pour le moment.

Sucre

Tendance baissière

Les prix du sucre sur les marchés mondiaux ont reculé entre le 16 et le 23 juin, perdant 12,30 $/t à Londres et perdant 0,48 cts$/livre à New York.  La baisse des prix du pétrole a pesé sur les prix de l’éthanol et pourrait inciter les sucreries du monde entier à détourner le broyage de la canne à sucre vers la production de sucre plutôt que vers l’éthanol, augmentant ainsi l’approvisionnement en sucre. Les prix du sucre ont chuté au cours des trois derniers mois et ont atteint mercredi dernier leur plus bas niveau depuis 4 ans en raison des attentes d’un excédent mondial de sucre. 

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Bons retours sur les rendements des parcelles précoces
  • Risque de taux de protéines décevants sur la récolte 2025
  • Vague de chaleur au nord de la Loire
  • Progression de l’euro face au dollar
  • Potentiel de production en hausse en Russie

Orges

  • Bons rendements dans le sud de la France
  • Besoin de dégagement chez les organismes stockeurs
  • Demande chinoise en orge française sur le début de campagne

Maïs

  • Conditions de culture très satisfaisantes aux États-Unis
  • État des maïs français, correct pour le moment
  • Progression des récoltes en Amérique du Sud, en retard pour l'instant
  • Contexte géopolitique mondial et prix du pétrole

Adèle d'Humières et Mikaël Juchet

Rédaction Réussir

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