Logi(sti)que

Sans doute encouragés par le report de la date d’application de l’Écotaxe poids lourds, pouvant être interprété comme un signe de doute du gouvernement, nos filières continuent inlassablement de dénoncer ce projet. Une taxe censée, rappelons-le, orienter le transport de marchandises vers des modes plus respectueux de l’environnement, mais négligeant le fait que, dans nos secteurs, certaines distances ne peuvent être parcourues autrement qu’en camion. « Si cette Écotaxe a pour objectif de décourager le transport routier, elle ne devrait pas nous concerner, puisque nous n’avons aucune alternative, tant pour nos approvisionnements que nos livraisons de farines », a résumé le représentant de la meunerie française, Joseph Nicot, le 12 septembre lors de sa convention annuelle. Et de lancer : « Soyons logiques dans la mise en œuvre d’objectifs environnementaux annoncés comme tels ! »
Puisqu’il est question de logique, le chef de l’état en a justement énoncé une nouvelle : « Chaque fois qu’il y a un nouvel impôt sur le plan écologique, il doit y avoir un impôt en moins », a assuré François Hollande, s’exprimant sur la contribution Climat Énergie, lors de son intervention télévisée du 16 septembre, sur TF1. De quelle exonération les opérateurs vont-ils donc bénéficier pour contrebalancer la taxe poids lourds ? Le gouvernement a lancé le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), supposé soulager les bilans. Glon Sanders, qui investit massivement dans la modernisation de ses outils (cf. Glon Sanders : moderniser pour dépasser les difficultés), a fait le calcul : l’Écotaxe lui coûterait entre 4 et 5 M€… deux fois plus que l’allégement des charges apporté par le Cice ! Certes, ce n’est pas du gouvernement actuel qu’émane cette riche idée de l’écotaxe. Mais, c’est bien a lui que revient le choix de l’appliquer… ou non.