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Évènement
L’export, relais de croissance indispensable aux biscuitiers

Les fabricants de biscuits et de gâteaux entendent développer leurs positions sur les pays émergents. Une nécessité pour ce secteur fragilisé qui a profité de la visite de Guillaume Garot au salon ISM à Cologne pour s’assurer de son soutien.

« Exporter apporte une diversification et de nouveaux clients potentiels, alors qu’en France le nombre d’enseignes, donc de prospects, est réduit », témoigne Gérard Lebaudy, directeur général de la Biscuiterie de l’abbaye. La PME familiale normande, qui fabrique 7.000 t de biscuits par an, réalise 12 % de son CA (28 M€) à l’international. « Nous accédons à des marchés en croissance et grappillons des points chaque année », se réjouit le dirigeant. Crise, LME et volatilité des matières premières ont fragilisé l’industrie des biscuits et gâteaux. « En 2012, nous avons vécu 5 liquidations, ce qui est beaucoup pour ce secteur », sujet aussi à concentration, témoigne Florence Pradier, directrice générale de l’Alliance 7. « Il faut aller chercher un relais de croissance, notamment sur les marchés émergents d’Asie », assure-t-elle. « Un constat partagé par le ministre délégué à l’Agroalimentaire », Guillaume Garot, qui s’est rendu, le 29 janvier à l’ISM, à Cologne, le plus grand salon international de la biscuiterie, confiserie et du chocolat. Une première depuis bien longtemps.

Balance commerciale négative
Les 120 entreprises françaises du secteur (13.000 emplois) ont produit 444.000 t en 2011 et généré un CA de 2,2 Md€, dont 11 % à l’export. Cette industrie est un débouché naturel des farines hexagonales. En 2011, elle a consommé 28,3 % de la production nationale (4,02 Mt). Elle génère des produits à forte valeur ajoutée (emploi, électricité, formation, R&D…), 24 %, contre moins de 19 % pour l’ensemble des produits agroalimentaires. Mais, alors que la balance commerciale des blés et de la farine est positive, celle des biscuits et gâteaux est dans le rouge. Le delta entre les exportations et les importations a atteint -235 M€ en 2011. Nos voisins européens, plus compétitifs, gagnent chez nous des parts de marchés, en particulier sur les MDD. En cause, notamment, le coût du travail.
Le fait de ne pas pouvoir passer les hausses de prix, alors que les œufs liquides ont bondi de 300 % par exemple, est aussi pénalisant. « La compétition acharnée des grandes surfaces sur le terrain des prix dégrade les marges des industriels », confirme Florence Pradier. « Des mesures d’urgence pour rester sur le terrain français en gagnant en compétitivité sont indispensables », exhorte-t-elle, poursuivant : « Le Cice est très attendu. Il devrait faire gagner quelques points. » Les industriels évoluent de plus sur un « marché français mature », qui justifie la recherche de leviers de croissance hors de nos frontières.

Un tiers des industriels exporte
Plus de 32 % des entreprises du secteur vendent déjà à l’international. Mais 85 % des produits partent vers l’UE, où la réglementation unifiée facilite la tâche. Pour vendre sur pays tiers en revanche, il faut « s’adapter aux législations et cultures locales », explique Florence Pradier. « Il faut parfois revoir une recette ou un conditionnement, comme pour les Japonais adeptes du compact », témoigne Gérard Lebaudy. « Il y a un travail de fond à mener, que les PME n’ont pas toujours les moyens d’assumer » mais que le Comité Asie devrait faciliter, estime Florence Pradier. Le DG de la Biscuiterie de l’abbaye a, quant à lui, choisi pour s’implanter aux Etats-Unis, de créer un GIE commercial avec d’autres PME. « Cela me coûte plus de 50.000 €/an. »

La France à la cote en Asie
L’Alliance 7 relève déjà une « progression importante des exportations à destination de l’Asie, et notamment de la Chine », qui constitue la première destination (14 %) des biscuits et gâteaux hors Union européenne. La “marque France” « incarne une qualité gustative reconnue » et une garantie de sécurité alimentaire, qui touche en particulier les Chinois, méfiants vis-a-vis de leurs productions depuis le scandale de la mélamine. Les consommateurs asiatiques seraient aussi sensibles à la notion de tradition véhiculée par les produits français. « Plus la destination est lointaine, plus l’image France trouve une résonance », observe Gérard Lebaudy, qui a dû rebaptiser sa marque “Pierre Biscuitier” et apposer sur ses paquets une tour Eiffel, un béret et une marinière pour voir ses ventes décoller outre-Atlantique !
La profession attend beaucoup du gouvernement, notamment pour l’accompagner dans sa stratégie de croissance, garante du maintien  d’emplois sur l’ensemble du territoire. « Nous avons senti, lors de la visite du ministre une vraie volonté d’avancer sur le sujet », se réjouit Florence Pradier.

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