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L’explosion des cours du blé dur sur juillet-septembre

Déjà portés à de hauts niveaux à l’approche de l’été (212,5 €/t début juillet, rendu La Nouvelle, contre 167 €/t un an plus tôt), les prix du blé dur n’en finissent pas de grimper. Ils vont de sommets en sommets (440 €/t, le 11 octobre), soutenus par des besoins internationaux croissants et surtout, une moindre disponibilité de la matière première. Ce constat a par exemple poussé le Canada à ralentir ses exportations, afin de pouvoir satisfaire sa demande intérieure. Avec une production de près de 8 Mt, les volumes reculent de 7 % dans l’UE. Conséquence au niveau des pastiers : les tarifs devront à nouveau être revalorisés. Question de survie.

L’industrie pastière dans une crise économique sans précédent

Les prix du blé dur ont triplé en quatre mois. La filière, habituée à des fluctuations de 15 %, n’a jamais vécu une telle situation. « Cette flambée continue, qui se fait au détriment de l’industrie et au préjudice du consommateur, n’est pas admissible dans la mesure où elle est spéculative » s’insurge Christine Petit, directrice générale du Sifpaf (Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires en France). « Les prix sont dans une spirale ascendante sans fin », et la pénurie ne laisse entrevoir « aucun indice de détente » sur un marché, sommes toutes, « opaque » (incertitudes sur les stocks canadiens, l’impact du gel des grands lacs…). Et le secteur « ne dispose pas de levier» pour gérer la crise, tel que le marché à terme. La seule solution pour les fabricants de pâtes est de réviser les prix de vente. Et là aussi, le bât blesse : la loi française ne permet pas de répercussion rapide et totale de la hausse. « Nous sommes pris en étau », image la directrice générale du Sifpaf.

Une entreprise comme Alpina Savoie pense donc redresser une nouvelle fois les tarifs de ses pâtes de 8 à 22 % en octobre (l’écart est lié au produit, plus ou moins élaboré et marketé). Ils avaient déjà été revus sur les mêmes bases en juillet et septembre. Les négociations avec la distribution, déjà coriaces, promettent de se « durcir », estime Franck Rouard, président du directoire d’Alpina Savoie. « On a observé une petite revalorisation des prix des pâtes en septembre, mais seulement dans certaines enseignes », indique-t-il. Les hausses des fournisseurs n’ont donc pas été toutes répercutées et les distributeurs cherchent à retarder au maximum des progressions dans leurs points de vente. La situation est tendue. « Nous, fournisseurs, sommes en litige avec les distributeurs. Ils paient l’ancien tarif et laissent le solde en litige... », témoigne Franck Rouard. « C’est ce qui donne des décalages dans les trésoreries. Les industriels n’ont pas des économies ou des gestions profilées pour ce genre de choses ! » Heureusement – si l’on peut dire –, les banques seraient « tout à fait conscientes de la situation ».

Les négociations devraient cependant être plus fréquentes à l’avenir avec l’adaptation de la loi Galland (cf. brève p 3). Il est urgent que le cadre législatif, ou au moins les habitudes, changent rapidement : les transformateurs vivent une « crise financière sans précédent » qui « met en péril » le secteur, regrette Christine Petit. En attendant, la profession a engagé des démarches auprès des pouvoirs publics pour les sensibiliser au problème qui menace tout un pan de l’industrie céréalière.

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