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Les moulins ont bien tourné en 2006

La production de farine a progressé de 2 % sur un an. Le dynamisme des exportations françaises contribue à ce bilan positif de l’activité meunière

REBOND. En repli depuis trois ans (4,42 Mt pour 554 moulins en 2002), l’activité de la meunerie française a progressé en 2006 avec 4,41 Mt produites, soit un gain de 2 %, comme l’indique l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), dans un communiqué du 12 juillet. Résultat, la profession a enregistré un chiffre d’affaires de 1,53 Md€, le meilleur score de ces cinq dernières années. Cette performance est liée à l’amélioration de la consommation sur le marché domestique, mais aussi à l’essor de plus de 8 % des exportations de farines. En 2006/2007, les 425 entreprises du secteur ont transformé 5,7 Mt de blé, soit 16,4 % du marché français, contre 15 % en 2005/2006. Cela fait de la meunerie le 3e débouché des blés français, derrière l’export (46,7 %/48,2 %) et l’alimentation animale (22,2 %/22,8 %).

Les ventes aux artisans se tassent

L’essentiel des farines produites en France est destiné au marché intérieur, qui a absorbé 4 Mt en 2006 (+1,5 %). Une activité que le président de l’ANMF, Joseph Nicot, juge « satisfaisante ». Avec 3,06 Mt de pain grignoté, la panification reste la principale destinée des farines : elle capte 65,6 % des tonnages. Le représentant des meuniers note néanmoins « une poursuite du report de parts de marché de la boulangerie artisanale vers l’industrielle ». Celle-ci a consommé 720.250 t en 2006, soit 7,5 % de plus sur un an. Elle représente 18 % du marché des farines. Les ventes au secteur artisanal (37,7 %) sont, elles, passées de 1,55 Mt à 1,51 Mt, reculant de 2,6 %. L’ANMF explique ce glissement par le changement progressif du réseau d’approvisionnements en pain, les chaînes de boulangerie prenant une place de plus en plus importante. Autre point marquant de 2006 : la baisse de 2 % de la consommation des ateliers de grande surface. En parallèle, le marché des farines en sachets, ménagères et prête à l’emploi, « connaît une augmentation sensible » (+17 %, à près de 247.000 t). Des tendances qui coïncident avec l’engouement pour les machines à pain et qui laissent supposer d’une relation de cause à effet. « La diversification des gammes » participerait également à cette dynamique.

Essor des exportations sur la Libye

Quelque 655.320 t de farines françaises ont été expédiées vers 90 pays distincts en 2006. L’activité d’exportation a bondi de 8,3 % sur un an. Si les ventes vers les autres états membres ont été un peu en deçà des chiffres de 2005 (-6,4 % selon les douanes), celles en direction des pays tiers ont grimpé de 11,3 %, à plus de 470.000 t. Notons que le secteur avait enregistré des baisses sensibles en 2004 (- 12 %), puis en 2005 (- 15,9 %). La suspension de livraisons dans le cadre de l’aide alimentaire –pour mieux négocier à l’OMC–, l'équipement en moulins de pays clients et la concurrence « déloyale » de la Turquie explique ce repli, selon le Symex (Syndicat français de la meunerie d’exportation). Cette association compte six sociétés adhérentes.

En 2006, les Français, premiers exportateurs mondiaux, ont profité d’un renforcement de la demande sur deux de leurs destinations phares, la Libye et l’Angola, qui « commande de plus en plus depuis deux ans », comme le rapporte élodie Rubio du Symex. L’Hexagone est pour le moment bien positionné sur ce marché qui reste « à découvrir ». Les expéditions vers l’Angola, traitées avec les entreprises privées, ont progressé de 15.000 t l’an dernier pour se situer à près de 104.000 t. En Libye en revanche, les achats sont gérés par une agence nationale et font l’objet « d’appels d’offres contraignants ». La demande de Tripoli, qui avait chuté en 2005, est très aléatoire d’une année sur l’autre. Et si les exportations sur cette destination ont gonflé de 97.000 t en 2006, atteignant près de 137.000 t, ce marché suscite « des interrogations pour 2007 ». Avec des expéditions en baisse de 40 % depuis janvier, l’année « démarre très mal » du fait « des difficultés liées à la hausse des cours du blé. Même si tout le monde est conscient de la situation, la tension est difficile à répercuter ». L’activité pour 2006/2007 s’établit ainsi un recul de 20 %. Sur l’intérieur aussi le contexte est inquiétant (cf. n°3695) avec des prix déjà « à des niveaux supérieurs de 60 % à ceux du début de 2006/2007 » et une fermeté qui devrait perdurer, comme le rappelle le président de l’ANMF. En aval, la FEBPF, qui représente la boulangerie industrielle, s’inquiète dans un communiqué de la difficulté de faire supporter, sur la longueur, la hausse des cours au consommateur. Constatant « cette situation très alarmante », le syndicat appelle les autorités françaises et européennes « à prendre rapidement des mesures qui permettent aux entreprises de BVP de pouvoir produire dans des conditions de prix et d’approvisionnement plus équilibrées ».

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