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Filière blé dur
Les industriels s’investissent dans la qualité variétale

Dans une logique de développement « des marques nationales, qui se distinguent par la qualité, nos membres industriels ont décidé de constituer un Observatoire de la qualité des variétés de blé dur », explique Christine Petit, secrétaire générale des syndicats des semouliers et pastiers, CFSI et Sifpaf. Celui-ci s’appuiera sur une commission Qualité blé dur, qui déterminera les variétés à tester et se prononcera sur celles qui sont les plus à même de satisfaire les transformateurs. Ces derniers ont alors mis en place un réseau national d’évaluation en culture et laboratoire. De quoi satisfaire les obtenteurs en attente d’éléments de sélection.

Mieux exprimer les attentes des industriels
    Les sélectionneurs, à la demande de la filière, ont jusqu’ici concentré leurs travaux sur la productivité –et donc la résistance– des variétés en culture et l’amélioration de deux critères technologiques : la ténacité, reflet du comportement à la cuisson, et surtout l’indice de jaune. Jusqu’en 2009, le CFSI diffusait ainsi la liste de ses variétés recommandées, évaluant toutes les inscriptions au catalogue officiel sur la base de ces deux paramètres. « Cet outil a joué son rôle puisque la couleur de la production française n’a cessé de s’améliorer en vingt ans », rapporte Christine Petit. Et les nouvelles variétés répondent toutes à cette contrainte, qui n’est donc plus un critère de ségrégation. La liste du CFSI ne renseigne plus les opérateurs, et notamment les sélectionneurs, de façon assez précise. Certes, des évaluations plus poussées des variétés sont réalisées par les coopératives et les transformateurs. Mais elles restent du domaine privé et leurs résultats ne sont pas mutualisés. « Ces constats nous ont conduit à repenser notre approche » en créant un observatoire et en étudiant davantage de critères de caractérisation de la qualité des variétés. Les attentes des pastiers sont notamment davantage prises en compte. Moucheture, mitadinage, gluten index, résistance à la fusariose seront en particulier aussi évalués. Autre nouveau critère : le taux de cadmium (0,20 mg/kg sur blé à l’état frais selon la réglementation UE) pour lequel un déterminisme variétal a été révélé. Au Canada, les producteurs ont eu du mal à respecter ce seuil limite de présence. Une variété a ainsi été créée, la “Strongfield”, à faible concentration en cadmium et gluten fort. Elle est devenue le blé CWAD le plus cultivé en 2007.
    Cette démarche permettra « d’établir des profils variétaux plus complets et de fournir des critères de comparaison objectifs ». Les industriels diffuseront sur cette base la liste VRSP (Variétés recommandées par les semouliers et pastiers). Un moyen de valider et faire connaître les attentes des transformateurs français qui travaillent des assemblages, mais aussi des variétés pures. La première liste est prévue pour janvier 2012. Ces évaluations aideront aussi à « qualifier l’offre française de blé dur par rapport à celles des autres bassins de production », européens et mondiaux, et en particulier canadien, référence du marché mondial. Les exportateurs, dont l’activité absorbe deux tiers des volumes de blé dur hexagonaux, devraient donc y voir eux aussi un outil précieux.
    De premiers essais au champ ont été lancés à l’automne 2010 sur la base des variétés inscrites au catalogue officiel 2009. Ils sont menés sur différents terroirs, avec des parcelles dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et le Centre. L’observa-toire sera amené à évoluer. L’an prochain, les essais devraient notamment s’étendre à la zone Ouest/Océan.

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