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Les courtiers, précieux relais d’information

Interlocuteurs privilégiés au sein des filières, les courtiers seront également consultés par l’état sur les grands dossiers agricoles et commerciaux

Pac et LMA. Les deux grands dossiers susceptibles de changer la donne des marchés dans les prochaines années étaient au menu de l’AG de la Fédération française des syndicats de courtiers en marchandises (FFSCM), le 13 mars à Paris. Bruno Le Maire, en campagne pour les régionales, s’est fait représenter par Pierre Charpentier, son conseiller technique chargé des industries agroalimentaires et de la compétitivité. L’occasion pour les courtiers de lui soumettre leurs réflexions « afin qu’il puisse faire un compte rendu sérieux de nos activités et interrogations auprès du ministre », comme y a invité Antoine de Gasquet, reconduit à la présidence de la fédération pour trois ans. Mais la concertation devrait aller au-delà de ce premier rendez-vous.

La filière fait figure de bonne élève en terme d’organisation
« Des professionnels proches du terrain ». Telle est l’image que la fédération cherche à véhiculer. Une caractéristique qui semble avoir séduit le représentant du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation venu exposer les grandes lignes de la réforme de la Pac et de la LMA. Présentée début 2010 en conseil des ministres, cette dernière, en cours de maturation, sera débattue dès la mi-mai. La Loi de modernisation agricole prévoit de rendre obligatoire l’établissement de contrats écrits par l’opérateur aval, pour aider au rééquilibrage des rapports de forces au sein des filières. Une intention qui a conduit les courtiers à s’inquiéter de l’avenir des contrats Incograins reconnus dans les filières des grandes cultures. Pierre Charpentier s’est voulu rassurant : « La LMA fixe de grands objectifs qui seront déclinés filière par filière. La réflexion ne peut pas être unique. L’idée serait d’étendre les contrats aux filières qui n’en n’ont pas .» Et pourquoi pas en s’inspirant de ce qui se fait dans le monde des grains ? « Nous avons besoin de votre expertise. Rencontrons-nous dans les prochaines semaines pour en discuter », a invité le représentant du ministère.
Concernant la préparation de l’après-2013, « le prix des matières premières sera au centre des travaux pour l’année de présidence française du G20 et du G8, qui débute en novembre », a assuré Pierre Charpentier. Paris, qui s’est faite l’avocate de la régulation depuis l’arrivée de Bruno Le Maire rue de Varenne, propose diverses mesures avec, entre autres, le maintien de l’intervention –en version assouplie néanmoins–, un appui sur le stockage privé et le développement des marchés à terme. La France prône également l’instauration d’une clause de sauvegarde qui serait activée « en cas de crise grave au niveau européen ». Des mesures a priori antinomiques : « Les financiers n’iront pas sur un marché où une décision politique pourrait changer la donne » a fait remarquer l’assemblée. Le représentant du gouvernement en convient volontiers.

Préparer l’ouverture européenne de la profession
La FFSCM, qui représente 171 courtiers pour 82 cabinets répartis sur tout l’Hexagone, a par ailleurs validé son projet de réorganisation, en septembre, lors de la réunion de son conseil. Il marque la naissance du syndicat du grand Sud, première étape de la restructuration visant à faire émerger 3 à 4 « syndicats régionaux forts », pour, entre autres, anticiper une éventuelle ouverture à leurs confrères européens (cf n°3823). « Il faut se préparer aux profonds changements générationnels », invite le président de la FFSCM. « Dans dix ans, les professionnels qui arrivent seront ancrés dans cet esprit européen. Si une organisation doit se construire au niveau de l’UE, ce serait bien que la France en soit à l’origine, comme y aspire Antoine de Gasquet convaincu que, cette ouverture pratique sur le monde sera la force de notre profession .» La redistribution de la charge de travail au sein de l’organisation est également acquise. L’occasion pour le président et l’ensemble des courtiers de remercier Henri Petit, secrétaire général pendant plus de vingt ans, pour son engagement et sa dévotion par des applaudissements fournis. Celui-ci reste actif au sein de la fédération. Il la représente auprès de la chambre arbitrale et du syndicat de Paris et est responsable des questions juridiques et de la formation. A la clef : maîtrise des contrats pour les jeunes recrues et préparation à l’examen d’assermentation. Aujourd’hui, 50% des adhérents ont passé cette épreuve que la fédération recomande. Mais, « vingt ans de carrière et une reconnaissance sur le marché, voire une référence, ne valent-ils pas autant qu’un jeune diplômé ? » interroge Antoine de Gasquet qui suggère une admission parallèle sur la base de l’expérience.

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