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COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Les cours du colza en légère progression sur le marché européen

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 19 et le 26 juin 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les cours du colza en légère progression sur le marché européen
© Généré par l'IA

Les prix du colza se sont appréciés entre le 19 et le 26 juin sur Euronext. Les perspectives de récolte peu favorables en Europe ont tiré les cours vers le haut, de même que les chiffres de trituration de la Fédération des triturateurs européens (Fediol), en avance par rapport à l’an passé. Les prévisions de rendement de la Commission européenne ont en effet été revues en baisse en France, en Roumanie, en République tchèque et en Hongrie. Le déclin de l’offre européenne en colza sur la campagne à venir ouvre de belles perspectives pour les exportateurs ukrainiens. Des ventes ont d’ores et déjà été conclues sur le premier semestre 2024-2025.

Les marchés américains sont dans l’attente des rapports de StatCan sur les surfaces de canola au Canada d’une part, et de l’USDA sur les surfaces de soja d’autre part, à paraître tous les deux demain 28 juin. Les prix du canola accusent une baisse plus prononcée que le complexe soja états-unien, sous la pression des bonnes conditions de culture dans les Prairies. Aux États-Unis, les précipitations dans l’Iowa, le Wisconsin et le Minnesota ont causé des inondations dans des parcelles et le soja a plus souffert que le maïs. La hausse du dollar face aux monnaies concurrentes pénalise également les exportations états-uniennes.

Les chiffres d’importations de la Chine depuis les États-Unis sont d’ailleurs décevants, l’Empire du Milieu semblant se tourner vers le Brésil.

Du côté de l’huile de palme, les prix s’affichent également en baisse d’une semaine sur l’autre. La production de l’Indonésie, premier producteur mondial, semble s’apprécier sur la suite de l’année. L’huile de palme semble cependant être supplantée sur le marché indien par d'importants volumes d’huile de tournesol achetés en juin.

Sur le marché physique français, les affaires sont globalement calmes en oléagineux et les prix s’apprécient de 3 à 5 €/t en colza et tournesol.

Le marché du soja est déstabilisé par l’incertitude autour de l’exigence de l’utilisation de soja non déforestant. Les surfaces françaises ne montrent pas de signe de rebond, malgré les prix élevés.

Adèle d’Humières

Protéagineux

Des cultures dégradées

Très peu de cotations sont disponibles en pois sur le marché physique français en cette semaine du 19 au 26 juin, les échanges étant inexistants. Alors que la récolte est imminente, les cultures sont assez dégradées dans l'ensemble. Ainsi, l’institut technique Terres Inovia rapporte des maladies et du salissement sur pois d’hiver, mais « une biomasse importante en pois de printemps et féverole d’hiver ». Par ailleurs, le dernier rapport de l’observatoire des cultures européennes Mars, édité par la Commission européenne, a revu à la baisse le potentiel des cultures de pois fourrager et de féverole au sein de l'UE. Le rendement prévisionnel en pois fourrager est passé de 2,47 t/ha en mai à 2,45 t/ha en juin, mais reste supérieur aux 2,33 t/ha de la moyenne quinquennale ; celui de la féverole s’établirait à 2,83 t/ha, contre 2,85 t/ha en mai et 2,72 t/ha en moyenne quinquennale.

Tourteaux 

Toujours de l'activité en tourteaux

En tourteaux de soja, les prix s'apprécient sur l'Est mais reculent dans l'Ouest et le Sud-Est. Les cours cèdent du terrain en colza et tournesol. L'activité se concentre en soja sur novembre-décembre, les marchés préférant patienter pour obtenir des niveaux de prix plus intéressants sur les mois d'été. La prime pour les tourteaux non-OGM recule sur toutes les échéances, à 165 €/t (-5 €/t) en rapproché et 170 €/t sur l'éloigné (-9/-10 €/t).

Issues de meunerie 

Abondance de l’offre en son

Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France poursuivent leur tendance baissière entre le 18 et le 25 juin, perdant 5 €/t en son fin farine, 1 €/t en son fin pellet et 10 €/t en farine basse. La cotation du remoulage demi-blanc se stabilise quant à elle d'une semaine sur l'autre. D'un côté, l'offre de la meunerie est soutenue, tous produits confondus. De l'autre, la demande des fabricants d'aliments pour animaux est en retrait, de façon plus marquée en provenance des pays du nord-communautaires qu'en France.

Les prix du son fin farine en Bretagne ont chuté de 10 €/t entre le 19 et le 26 juin, de façon plus marquée que sur le marché francilien. La marchandise abonde, alors que les fabricants d'aliments pour animaux ne rentrent plus de sons dans leurs formules. En départ Isère, un contrat de son fin blé tendre a été traité à 125 €/t en spot, contre 130 €/t la semaine précédente.

Coproduits de l’amidonnerie

Evolution contrastée en drêche

Les prix des drêches de blé perdent 9 €/t entre le 19 et le 26 juin. Les prix des drêches de maïs restent stables sur la Bretagne mais reculent en départ Gand, sur un marché peu actif.

Les prix du corn gluten feed reculent de 10 €/t en départ Lestrem entre le 19 et le 26 juin, sur un marché tout aussi calme.

Coproduits laitiers

Évolution contrastée

Sur le marché physique français, la poudre de lait à destination de l'alimentation animale a été traitée à 2 410 €/t (+10 €/t) sur le disponible, entre le 13 et le 20 juin. Le prix de la poudre de lactosérum s'établit quant à lui à 645 €/t (-10 €/t). Il s'agit des réservations de juillet pour les deux produits. Si la tendance en poudre de lactosérum est baissière, celle en poudre de lait est à la fermeté, en raison d'une bonne demande en France sur le court terme qui tire les prix vers le haut.

Produits déshydratés

Inquiétude quant à la qualité de la luzerne

Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne n'a pas évolué entre le 19 et le 26 juin. Les deuxièmes coupes progressent péniblement entre deux ondées, avec des risques qualitatifs à la clef. Dans le Centre, on rapporte que certaines parcelles, récoltée trop tard à cause des intempéries, sont dirigées vers la méthanisation, en raison de la dégradation de la qualité nutritionnelle de la marchandise qui ne peut de fait être utilisées en alimentation animale.

En pulpe de betterave déshydratée, le prix continue de reculer entre le 19 et le 26 juin autour des 240 €/t. Le marché est assez calme. On voit de la marchandise égyptienne arriver sur les ports de l'Ouest.

Pailles et fourrages

Premiers prix de paille en récolte 2024

Les prix de la paille sur le marché physique français n'ont pas évolué en récolte 2023 entre le 19 et le 26 juin. Des premières estimations de cotations sont parus en récolte 2024 en départ Nord-Est, alors que la paille d'orge commence à être récoltée. Les fourchettes de prix en paille s'expliquent par des différences géographiques et qualitatives. En départ Centre/Bassin parisien, on enregistre quelques affaires ponctuelles en ancienne récolte sur la Belgique et les Pays-Bas. Sur la prochaine campagne, les opérateurs attendent de connaître la qualité de la paille qui sera récoltée avant de s'engager sur le marché, au vu de la météo pluvieuse de ses dernières semaines. Les premières coupes d’orge d’hiver ont débuté cette semaine au sud de le région parisienne. En départ Nord-Est, si des lots de paille d'orge sont encore disponibles, il n'y a plus de marchandise en paille de blé.

Concernant le foin, la récolte est rendue difficile par les pluies intermittentes qui ne permettent pas aux plantes de sécher correctement entre deux averses. Le foin de Crau sur le marché physique français est maintenant coté en récolte 2024. Son prix est inférieur de 20 €/t à 30 €/t à celui de la récolte 2023. Le Comité du foin de Crau a de son côté rehausser ses cotations mensuelles.

Légumes secs 

Marché un peu plus actif

Les prix sont stables entre le 19 et le 26 juin, sur un marché un peu plus actif. Les conditions climatiques sont bonnes au Canada mais incertaines au Moyen-Orient, au Proche-Orient et en Russie.

Karine Floquet et Adèle d’Humières

A surveiller

Soja

Niveau de la superficie aux Etats-Unis, attendue en hausse.

Quid des stocks états-uniens de fin de campagne, selon l’USDA du 28 juin.

Récolte au Brésil et en Argentine.

Niveau des exportations états-uniennes, pour le moment inférieures à l’an dernier.

Colza

Rapport de StatCan du 27 juin sur le canola canadien.

Dynamique de la trituration canadienne.

Attention aux conditions de cultures du canola en Australie, loin d’être idéales.

Imminence de la récolte française de colza, inquiétudes quant aux rendements.

Tournesol

Conditions de culture en Ukraine, en Russie et en France.

Dynamique des exportations ukrainiennes.

Kévin Cler

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