Aller au contenu principal

Coopération
Les alliances stratégiques se sont intensifiées

La crise économique a accéléré la nécessaire restructuration du secteur coopératif français

BONNE RÉSISTANCE. « 2009 a été une année de consolidation » comme l’a qualifiée Philippe Mangin, président de Coop de France, syndicat qui réunit les 3.000 entreprises du secteur coopératif, le 3 novembre lors d’une conférence de presse. Au total 90 opérations de rapprochement ont été enregistrées sur les dix premiers mois de l’année. Il faut remonter à 2003 pour observer un tel mouvement. « La crise a poussé les coopératives à dynamiser leurs opérations de restructuration », explique le directeur général de Coop de France, Yves Le Morvan. La motivation ? Atteindre une « taille critique industrielle, commerciale et financière face aux marchés ». Sur le total, 57 opérations concernent des rapprochements entre coopératives. Les structures du domaine des “Céréales et approvisionnement” n’échappent pas au phénomène avec une trentaine d’opérations enregistrées entre octobre 2008 et novembre 2009, qui ont conduit à un effectif de 205 entreprises. Rappelons par exemple la naissance, dans le Sud-Ouest, d’Arterris en novembre 2008, la fusion d’Agrial et Union Set en juillet dernier, ou encore sur l’aval, le rachat, en mars, des Grands moulins de Chartres par Ariane, filiale d’Axéréal, et celui des Grands moulins Maurel par Nutrixo, en mai. En effet, pour faire émerger des entités pesant davantage dans un contexte toujours plus concurrentiel, des partenariats se nouent aussi entre coopératives et industriels privés, en particulier dans la seconde transformation. Coop de France encourage d’ailleurs l’investissement des agriculteurs dans les outils de transformation, ne serait-ce que pour éviter les délocalisations. Sur ce plan, le secteur se démarque des statistiques nationales et a de quoi se réjouir : avec 150.000 salariés, l’emploi se maintient.

De nombreux projets d’investissement, mais un accès au crédit difficile
Autre signe de « la volonté des coopératives d’avancer et de se préparer aux différentes échéances politiques », selon Philippe Mangin : l’effervescence de projets d’investissement. Mais ces volontés se heurtent à la frilosité des banques, qui, avant la crise, étaient au contraire mises en concurrence. Coop de France compte à ce sujet sur le grand emprunt national, suggéré en juin dernier par Nicolas Sarkozy. L’organisation souhaiterait voir des budgets alloués à l’alimentation santé, à la chimie verte et à la chimie blanche pour atténuer les craintes des organismes bancaires sur les dossiers innovants.

La France à la traîne en matière de restructuration
Sur 2009, le chiffre d’affaires global du secteur atteint finalement les 80 Md€, et la part de la coopération dans l’agroalimentaire français 40 %. Ainsi « malgré la crise, la coopération consolide ses positions » insiste Philippe Mangin. Sur la dernière décennie, elle a gagné 3 % de parts de marché. « Nous progressons et je suis convaincu que cela va continuer vu les projets à ma connaissance », confie le président du syndicat. Des mouvements accélérés que Coop de France encourage : « il est important d’avoir de grands opérateurs leaders pour tirer la filière », insiste Yves Le Morvan. En France, les 5 premières coopératives du secteur des grains assurent déjà 20 % de sa collecte totale. Néanmoins, comme l’ont souligné les représentants de Coop de France, on est encore loin de ce que l’on peut voir ailleurs en Europe : le premier groupe coopératif français, Invivo (5,2 Md€ de CA sur les céréales, l’appro et la nutrition animale), ne se place qu’à la 8e position du classement européen ! Le second, Terrena (3,9 Md€) occupe la 10e. C’est un groupe laitier néerlandais, Friesland Campina, qui caracole en tête du palmarès avec un CA de 9,4 Md€. Le plus gros groupe européen spécialisé dans les céréales et l’appro ne se positionne qu’à la 3e position. Il s’agit de l’Allemand Bay Wa qui affiche un CA de 8,8 Md€. Le secteur coopératif français a donc « encore bien du chemin à parcourir », « par rapport à la taille des marchés actuels et l’internationalisation ».

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo d'un chargement de blé sur une péniche sur la Seine
Marché des céréales : les exportations françaises réalisent un début de campagne encourageant

Le conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer a publié mardi 16 décembre ses bilans céréaliers mensuels. Les…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Nord Céréales continue de se diversifier malgré un exercice 2024-2025 en retrait

Le spécialiste de l’import-export de marchandises, dont les céréales, vient de publier ses comptes 2024-2025 et sa feuille de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne