Le Snia salue des avancées prometteuses en 2013 en faveur de la famille Élevage
« Flécher » la destination de la production protéagineuse

Depuis 2001, la production nationale d'aliments du bétail a été amputée de 10 %, a souligné Stéphane Radet, directeur du Snia le 8 janvier. En 2013, elle est ainsi passée sous la barre des 21 Mt. En baisse d'1,4 % sur un an, ce sont 297.100 t d'aliments qui ont été perdues (dont - 220.000 t en aliments porcs, - 4 %). Pour référence le tonnage moyen des 143 groupes du secteur se situe à 147.000 t… Pour 2014, le syndicat n'exclut pas un nouveau repli, qui pourrait atteindre 280.000 t dans le pire scénario. Une tendance reflétant les difficultés de l'élevage, qui a conduit le syndicat à monter au créneau en 2013. Il listait, en début d'année, 18 mesures pour enrayer son déclin. « Nous avons le sentiment d'avoir été entendus, mais il y a encore du travail pour que cela rentre dans les actes », commente le président du Snia, Alain Guillaume.
« Flécher » la destination de la production protéagineuseAides couplées pour les protéines, suspension de l'Écotaxe, 44 t, accord Protéines, réorientation des aides Pac en faveur de l'élevage, plans de relance des filières animales ou encore étude du maintien du 13 t pour les citernes compartimentées... « Les résultats obtenus par la famille Élevage, qui a su se regrouper pour faire avancer les dossiers », avec comme enjeu premier la compétitivité, sont « exceptionnels », estime le président du Snia. Celui-ci reste néanmoins mobilisé. Sur la reconquête de l'indépendance protéique, il attend « un fléchage de la production vers la nutrition animale, afin d'éviter que les pois partent en Inde en alimentation humaine. (…) Nous devons pouvoir disposer de flux réguliers. Le plan Protéines doit être structuré. » Concernant les coproduits des biocarburants, la réduction des taux d'incorporation porte à interrogations alors même qu'en formulation, les tourteaux de colza (10 %) sont, désormais, au coude à coude avec ceux de soja (12 %).
Un pacte social régional pour les viandes blanches“En formulation, les tourteaux de colza sont au coude à coude avec ceux du soja. ”
Concernant les aides Pac, alors que les soutiens à la rénovation des élevages sont régionalisés, les filières Viandes blanches s'avèreraient parfois « oubliées », comme dans le Nord ou la région lyonnaise. Le Snia appelle dès lors à « l'instauration d'un pacte social. (…) Industriels, élus, consommateurs, GMS, ONG... Le dialogue doit être le plus ouvert possible » pour mobiliser sur le sujet de la compétitivité, et mettre en avant la qualité de la production locale et ainsi soutenir la consommation. Pour la volaille, par exemple, « l'État a conscience qu'on ne peut laisser la majorité de nos ventes se faire à des milliers de kilomètres », alors que les importations continuent de croître. Mais les contraintes en place freinent toute avancée, explique en substance Alain Guillaume.