Aller au contenu principal

Innovation / Produits
Le Pain “senior” pour mieux casser la croûte

La première application de Farine+, vise à rééquilibrer l’alimentation des patients dénutris.

EN FRANCE, au moins 300.000 personnes, souvent âgées, seraient en situation de dénutrition, liée à une diminution des apports alimentaires. Le programme de recherche Farine+, labelisé depuis 2006 par le pôle de compétitivité bourguignon Vitagora, a ainsi cherché à développer pour ces individus un produit de consommation courante qui leur permettrait de rectifier leurs déficits alimentaires. Elaboré à partir d’une « farine nutritionnellement plus élevée », le Pain “senior” sera ainsi bientôt commercialisé, comme s’en réjouit Malika Mahdi, responsable Marketing de Cérélab, qui a participé à ce projet.

Un procédé de mouture innovant
    La conception de ce pain à vocation santé a mobilisé toute une filière. Quelque 500 variétés de blés, cultivées sur la plateforme agronomique de Dijon Céréales, ont été passées au crible depuis 2007. Aptitude à la panification et qualité nutritionnelle –protéique notamment– ont été évaluées. Leur influence sur la rhéologie du produit fini a aussi été discriminante. Les travaux sur la mouture ont, eux, abouti à la création d’un procédé innovant, Mouture+. Celui-ci exploite « une technologie issue d’autres industries, jamais utilisée en meunerie », explique Pierre-Yves Dymarski, chargé de projet chez Dijon Céréales. En cours de brevetage, le procédé de broyage est encore tenu secret. Après une préparation classique des grains, la farine est obtenue « en un seul passage, ce qui modère le coût énergétique par rapport à une mouture sur cylindres. Et les intérêts nutritionnels du blé sont mieux préservés, le germe étant conservé et la couche à aleurones mieux valorisée. Sa composition est proche, voire meilleure, que celle d’une farine de meules. »
    « Nous avons sélectionné la farine la plus intéressante sur le plan nutritionnel » en se référant aux produits proposés aux patients dans les structures spécialisées, explique Malika Mahdi. à savoir, des compléments nutritionnels hyperprotéiques lactés. Ceux-ci ne feraient pas l’unanimité, engendrant « un gaspillage important ». Au niveau de la farine, « des vitamines sont ajoutées en formulation. On s’est aussi assuré que la composition était préservée dans le produit fini, les vitamines étant, par exemple, thermosensibles ». La texture finale était, bien entendu, un critère déterminant en vue de proposer un aliment appétissant, mais aussi facile à mâcher et à avaler. L’expertise d’Eurogerm a accompagné chacune des étapes. Le résultat ? Un produit d’apparence et texture proches de celles d’un pain au lait.
    Mastication, déglutition, taux de consommation et bilans sanguins ont été observés par des études cliniques. Ainsi, « 99 % des personnes ayant une absence partielle ou totale de dentition ont pu consommer le pain ». Et 82 % de ceux à qui il a été proposé quotidiennement « l’ont consommé entièrement », soit 7 % de plus que les compléments habituels. Les paramètres sélénium, vitamines B6, B8 et B12, protéines et énergie se sont améliorés chez les sujets observés. Pari réussi !
    « Le Pain “senior” sera proposé sous neuf mois en hôpital et maison de retraite. Et nous envisageons aussi une déclinaison grand public », indique Malika Mahdi.

Les plus lus

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

Carte de la mer noire avec des flèches qui représentent les échanges de blé en mer Noire avec un graphique des cours du blé et le logo du CME Group
Le CME relance un contrat blé en mer Noire avec un indice Argus Media

CME Group, leader des marchés dérivés, lance un nouveau contrat à terme sur le blé de la mer Noire, effectif en juin. Ce…

De gauche à droite, Christophe Michaut, market manager acidifiant et aquaculture de Vitalac Biotech, et Jean-Baptiste Leménager, responsable d’exploitation de Sea Invest à Montoir-de-Bretagne.
Nutrition animale : comment éviter les surcoûts liés à la contamination aux salmonelles dans les silos portuaires ?

Quelque 64 centimes d’euro par tonne de tourteau de soja : c'est le coût de la maîtrise des contaminations en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne