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Le modèle vertueux de la filière porcine québécoise exposé aux Fab bretons
Le 2e Carrefour international des matières premières, organisé par Nutrinoë en marge du Space, a rassemblé environ 330 participants, le 13 septembre à Rennes. Le colloque proposé dans la matinée a, lui, attiré plus de 200 personnes. L’évènement, traditionnellement dédié aux fabricants d’aliments bretons et leurs partenaires commerciaux, a souhaité s’ouvrir à l’aval des filières animales. « Arrêtons de s’opposer sur telle ou telle façon de produire, il faut travailler ensemble, a lancé Jacques Jaouen, président de la Chambre d’agriculture régionale, venu introduire les conférences. Notre atout, c’est la consommation mondiale, nous pouvons y apporter notre part. Il y a une occasion à saisir ! »
Logique économique collective
Les Québécois semblent parvenus à raisonner Filière. Exemple marquant de la solidarité développée : l’incorporation massive de drêches dans les formules Porc ayant « posé des problèmes sur la chaîne, nous avons changé les rations en réincorporant plus de blé et en payant les producteurs pour le faire », a témoigné Gaétan Desroches, chef d’exploitation de la Coop Fédérée (1,36 Mt d’aliments), exposant les relations dans la filière locale. « Ce qui est important, c’est de pouvoir réagir tous ensemble rapidement », assure-t-il. Après la mise en place par la Russie d’une barrière non tarifaire sur l’usage d’un additif, la ractopamine, « en deux mois, nous avons tout changé et c’était reparti », les exportations reprenaient.
La production porcine du Québec –libéralisée, contrairement à celle de volaille, sous quotas– est aujourd’hui exportée à hauteur de 50 %. La clef ? « On ne produit pas de porc, mais de la viande » pour répondre aux attentes des marchés, en remontant « de l’assiette aux semences ». Cela induit des filières très spécialisées, comme l’élevage de poules, donnant de petites pièces, collant aux exigences d’une chaîne de restaurants, par exemple. Mais l’éleveur reste indépendant, insiste Gaétan Desroches.