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COT'Hebdo Céréales
Le manque de dynamisme des exportations européennes plombe les prix du blé

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 24 et le 31 décembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Image de céréales et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Les cours du blé ont cédé 6,5 €/t pour l’échéance mars et 4,5 €/t pour celle du mois de mai sur Euronext entre le 31 décembre 2024 et le 8 janvier 2025. Les derniers chiffres des exportations européennes étaient à la peine : le cumul des expéditions européennes de blé vers les pays tiers sur la campagne 2024-2025 s’affiche en retrait de 34 % par rapport à 2023-2024. L’arrivée imminente des récoltes abondantes de l’hémisphère Sud se fait ressentir sur les prix. La baisse des cours sur les marchés états-uniens pesait également sur le Matif. Seuls les faibles chiffres d’exportations de l’Ukraine sur le mois de décembre, en net repli d’un an sur l’autre, apportaient un peu de soutien aux blés européens.

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Aux États-Unis, les prix du blé étaient en légère baisse d’une semaine sur l’autre sur les principaux marchés à terme. C’est la progression du dollar par rapport aux autres monnaies qui a principalement justifié le recul des prix. Les conditions climatiques dans les Plaines ont cependant apporté un peu de soutien aux cours. En effet, des températures très rudes sur les principaux États producteurs de blé d’hiver inquiètent quelque peu les marchés. De plus, les différents pays importateurs ont profité de la baisse des prix pour passer des appels d’offres. C’est le cas de la Jordanie en blé tendre après un achat en blé de force, et de Taïwan. Autre élément de soutien, l’Inde devrait relancer ses importations de blé, alors que les meuniers peinent à s’approvisionner et que les prix sont élevés.

Sur le marché physique français, l’activité reprend doucement après la période des fêtes. Sur le portuaire, l’activité est routinière. Peu de choses se profilent sur les jours à venir, et le marché est attentiste vu les incertitudes internationales. Les primes reculent d’ailleurs sur le portuaire. En meunerie, les primes remontent un peu. Les fabricants d’aliments sont aux achats pour des compléments.

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Fin des travaux sur l'écluse de la Moselle prévue fin janvier

Les coûts du fret fluvial sur le bassin de la Seine n’ont pas évolué entre le 31 décembre 2024 et le 8 janvier 2025. L'activité sur Rouen est toujours au point mort, les organismes stockeurs venant de réouvrir. Sur le Rhin, les prix du transport fluvial sont également sans changement d’une semaine sur l’autre. Les niveaux d'eau sont satisfaisants, à la faveur des récentes pluies et autre fonte des neiges.


Sur la Moselle, la navigation est fonctionnelle sur l’ensemble du réseau français, luxembourgeois et une partie du réseau allemand (de Neuves-Maisons à Trèves) mais le transit vers le Rhin reste impossible du fait des réparations en cours sur l'écluse de Müden en Allemagne, indique le Bulletin d’information hebdomadaire de situation du réseau au 03/01/2025, publié par la Direction territoriale Nord-Est de Voies navigables de France (VNF). « Une remise en service de l’ouvrage par le WSA Moselle-Sarre-Lahn est désormais envisagée dès début février 2024 », précise l’établissement public. Par ailleurs, une modification des conditions de navigation est mise en place du 2 au 31 janvier 2025 : « Les passages de bateaux se feront en navigation libre de 07h30 à 17h30 en semaine, et de 09h00 à 18h00 les samedis, dimanches et jours fériés. En dehors de ces horaires, la navigation est assurée en régulation selon la procédure habituelle, à savoir sur annonce en contactant le CRA de Toul avant 15 heures », détaille VNF.

Adèle d’Humières et Karine Floquet

Maïs

Marché vendeur en maïs

En maïs, les prix ont également cédé un peu de terrain à Chicago, mais dans une moindre mesure que le blé. En effet, les conditions de culture sèches en Argentine continuent d’inquiéter. On constate également une certaine pression vendeuse de la part des producteurs américains. De plus, les ventes hebdomadaires états-uniennes ont déçu, les chiffres d’exportation cumulées restent dynamiques par rapport à l’an passé. En témoigne une vente à la Colombie. Les acheteurs sud-coréens étaient aussi présents pour 375 000 t. Sur Euronext, la baisse de l’euro face au dollar soutenait les prix du maïs, qui ont clôturé la semaine en hausse de 1,5 €/t. Les faibles exportations ukrainiennes sur le mois de décembre ajoutaient du soutien.

Sur le marché physique, le marché est très vendeur, peu d’acheteurs sont présents. Le maïs est boudé par les fabricants d’aliments, vu les teneurs en mycotoxines.

Orge fourragère

Légère hausse de la prime fourragère mais toujours peu d’entrée dans les formulations

Les primes portuaires ont légèrement progressé en orge cette semaine, mais le marché reste très calme. On note un appel d’offres de la Tunisie pour 70 000 t. L’orge est toujours peu compétitive à destination des fabricants d’aliments.

Orge de brasserie

Sans grand changement

Les prix de l’orge de brasserie sur les places hexagonales ont évolué dans des marges étroites entre le 31 décembre 2024 et le 1er janvier 2025.

Blé dur

Attente de nouveaux appels d’offres

En blé dur aussi le marché est attentiste. On constate un léger recul des prix sur le marché français. La demande internationale est à l’écoute mais il y a peu d’offre. Les semouliers français attendent de nouveaux éléments et ne se prononcent pas pour le moment, dans un contexte d’exportations canadiennes dynamiques.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Niveau des stocks états-uniens selon l'USDA
  • Conditions de culture des blés d'hiver aux États-Unis, froides et sèches pour le moment
  • Compétitivité des origines de l'hémisphère Sud sur les marchés
  • Reprise des exportations ukrainiennes ?

Orges 

  • Reprise de la demande portuaire ?
  • Compétitivité dans les formulations
  • Résultats de l'appel d'offres tunisien

Maïs 

  • Conditions de culture sèches en Argentine
  • Niveau de la récolte brésilienne, revu en hausse par certains analystes
  • Demande des fabricants d'aliments français
  • Stocks états-uniens selon le rapport USDA

Adèle d'Humières

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