Marchés
Le Gasc se coupe de fournisseurs potentiels
Dans son dernier appel d'offres, l'office d'achat céréalier égyptien a imposé un taux d'humidité maximale de 13 %. Les pays producteurs au climat continental sont les plus en mesure d'y répondre. Si la Russie, l'Ukraine et les États-Unis restent dans la course, pour d'autres, comme la France, dont l'humidité moyenne à la collecte est de 13,5 %, coller à ces exigences complique la donne.
« Le Gasc durcit depuis plusieurs années son cahier des charges », commente François Gâtel, directeur de France Export Céréales. L'office avait par exemple antérieurement exigé que les navires ne soient chargés qu'en un seul point. « Les industriels égyptiens souhaitent travailler des blés les plus secs possibles » pour des questions de rendement en farine, témoigne le spécialiste. Pour les exportateurs français, cette nouvelle contrainte ne sera pas sans conséquence. Elle va « limiter les offres » ou engendrer un travail supplémen-taire d'« identification des lots, de tri voire de séchage, qui seront synonymes de surcoûts », donc de perte de compétitivité. En durcissant ses exigences, l'Égypte réduit mécaniquement l'éventail de ses fournisseurs potentiels. Or « sa logique est aussi de disposer d'une offre la plus large possible pour bénéficier du meilleur prix ». Plus L'Égypte corse son cahier des charges, « moins il y aura d'offres et d'origines en compétition », insiste le représentant de France Export Céréales. « Nous allons prendre contact avec les autorités égyptiennes pour leur rappeler l'importance de la France sur le marché international et dans leurs approvisionnements, et appuyer le fait que le Gasc a intérêt à s'ouvrir au maximum d'offres pour acheter au meilleur prix. Sur cinq ans, même si les volumes sont variables d'une campagne sur l'autre, les blés français représentent plus de 20 % des achats du Gasc, à plus d'1 Mt en moyenne. »