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“L’activité 2010/2011 n’a pas encore connu de creux”

La Dépêche - Le Petit Meunier : La campagne céréalière 2010/2011 est marquée par la forte demande en blé français. Comment cela se répercute-t-il sur l’activité de Sica Atlantique ?
Vincent Poudevigne :
A la fin février, nos exportations céréalières s’élevaient à 1,6 Mt, marquant une légère avance sur l’année précédente où elles s’établissaient à 1,5 Mt. Et les programmes pour les prochaines semaines ne devraient pas contredire cette tendance. Mais nous ne savons pas ce que nous réservent les mois à venir. L’activité a débuté sur des chapeaux de roues en 2010/2011. Et nous n’avons pas connu de mois creux en terme d’activité contrairement à ce que nous avons vécu en 2009/2010. Nous avons cependant quelques craintes concernant l’activité d’avril alors que les ventes françaises ont eu tendance à s’essouffler ces derniers temps. Les disponibilités en blé tendre pourraient aussi nous faire tousser sur la fin de campagne. Et nous ne pouvons pas compter sur les exportations de maïs pour compenser cette éventuelle baisse d’activité sur la période de soudure. Les volumes traités pour cette céréale ont en effet été divisés par deux pour cette campagne. En revanche, les expéditions de blé dur ont bondi de 50 %, avec une progression des tonnages pour l’Algérie et le Maroc notamment, et celles de blé tendre de 17 %. Les blés concernent cette année près de 90% des expéditions. Pour l’ensemble de la campagne, nous tablons sur un total toutes céréales de 2,2 Mt. Ce niveau, proche de celui de l’an dernier et ses 2,25 Mt, constituerait un bon résultat.
    L’évolution des destinations céréalières constitue aussi un trait marquant de cette campagne. La part des exportations sur pays tiers s’est logiquement confortée par rapport à celles vers l’UE. D’un ratio traditionnel de 60 %/40 %, elle est passée à 80 %/20 %. L’Espagne, habituellement présente dans le top Ten, du fait de ses achats de maïs ou d’orges notamment, ne figure plus parmi les principales destinations. Seul le Portugal s’y maintient, à la faveur de ses achats de blé (81.000 t). Mais les tonnages sur ce pays ont chuté de moitié d’une campagne sur l’autre. Sur pays tiers, quelques 208.000 t de blé sont déjà parties vers l’Algérie, 180.000 t vers l’Egypte, 153.000 t au Yémen et 60.000 t d’orge pour l’Arabie saoudite. L’Afrique de l’Ouest, et en particulier l’approvisionnement de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la République démocratique du Congo, a concentré 26 % des exportations réalisées via Sica Atlantique. Une proportion proche de celle de l’an dernier. Avec 400.000 t, l’emprise de cette destination au sein de nos clients se confirme.

LD - LPM : Les événements politiques en Côte d’Ivoire ont-ils eu un impact sur ce débouché ?
V. P. :
Nous avons eu une période de frilosité pendant laquelle les exportations ont été mises en observation. Mais le trafic a repris normalement, si ce n’est que, selon la destination de la marchandise livrée, la cargaison ne sera pas réceptionnée par les mêmes opérateurs, certains étant adoubés par le clan Ouattara d’autres par celui de Gbagbo.

LD - LPM : Sur la question des flux céréaliers, les révolutions dans les pays arabes ont dopé les exportations mais ne semblent pas avoir de répercussion sur la logistique. Qu’en est-il ?
V. P. :
Il n’y a en effet pas de problème particulier en la matière. En revanche, nous nous attendons à un démarrage assez vif de l’activité pour 2011/2012. Des affaires se traitent déjà pour la mi-juillet. Il y aura sûrement des flux importants à gérer dès le début de campagne.

LD - LPM : La grève des opérateurs portuaires a-t-elle été pénalisante pour Sica Atlantique ?
V. P. :
Le mouvement, suivi alternativement par les grutiers et les dockers, a eu un fort impact sur les importations d’engrais solides et de tourteaux. Les bateaux de moindres capacités ont été détournés vers des ports français plus petits. Les gros navires ont préféré décharger dans d’autres places européennes. Ce mouvement social, qui s’est déroulé durant tout le second semestre 2010, a lourdement affecté nos résultats sur l’exercice bouclé au 31 décembre. Nous ne mesurons que l’impact direct reflété par les annulations de livraisons mais pas les contrats à côté desquels nous avons pu passer. Pour l’activité engrais, les pertes sont estimées a minima à 200.000 €. Concernant les importations de tourteaux, les pertes sont un peu inférieures par le jeu des sous-traitances. Mais si l’on cumule l’ensemble des manques à gagner, le total avoisine aussi les 200.000 €. Cela nous est d’autant plus dommageable que nous commençons à nous imposer comme un point d’entrée alternatif des tourteaux sud-américains. Les importations ont eu tendance à croître ces dernières années. Elles sont passées de 40 à 80 Mt, et nous visons les 120 Mt. Ce n’était vraiment pas le moment de vivre ce genre d’événement de nature à refroidir les armateurs !

LD - LPM : Au printemps dernier, c’est le mouvement social à la SNCF qui vous avait été dommageable. La situation s’est-elle améliorée ?
V. P. :
Ce mouvement de grève avait en effet pénalisé notre activité au premier semestre 2010. Le service a été bien mieux assuré sur les six mois suivants et la bascule modale se fait bien. Le transport en train représente désormais 27 % de nos pré-acheminements. Nous devrions avoisinner le rapport 30 %/70 % dans la balance fer/route sur cette campagne.

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