La stock option n'est pas la solution

Le ministère de l'Agriculture a publié cette semaine les résultats d'une étude, remise en juin 2013, sur les coûts et avantages du stockage public. Une pratique présentée, lors du G20 agricole de 2012, comme l'une des pistes majeures de stabilisation des prix mondiaux et de lutte contre la faim dans le monde. Les conclusions du rapport, basées en partie sur une littérature riche sur ce thème, sont sans équivoque : l'opération est « rarement assurée du succès, et toujours coûteuse ». De fait, « on ne voit pas pourquoi (…) il faudrait recourir à l'action publique » en matière de stockage pluriannuel !
En substance, il constate que le stockage privé a bien souvent tendance à amplifier les fluctuations pour garantir un « maximum de gains » à l'opérateur. Il estime, par ailleurs, que les logiques économiques, « que devrait mettre en œuvre une agence publique chargée des opérations de stockage/déstockage, cherchant à jouer son rôle tout en minimisant la dépense publique », seraient les mêmes que celles du privé. Son action ne serait donc pas synonyme de stabilisation. Au-delà, sur la base de simulations réalisées au niveau de l'Afrique subsaharienne, le rapport conclut que « le stockage public ne peut stabiliser les marchés sans manipulation des droits de douane. (…) Autrement, le coût pour l'opérateur devient très vite prohibitif. » Un cocktail protections aux frontières/stockage stratégique ? Cela n'est pas la politique en vogue… dans l'UE en tout cas !