Aller au contenu principal

La nutrition animale se prépare au Grenelle 2

Investis dans le développement durable, les fabricants d’aliments composés entendent le faire savoir

« IL FAUT avoir une attitude volontariste sur la question du développement durable et ne pas laisser le champ libre aux ONG, à la grande
distribution ou aux politiques »
, a incité Alexander Döring, secrétaire général de la Fefac (Fédération européenne des fabricants d’aliments composés) lors de l’AG du Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale), le 28 juin à Paris. L’organisation a consacré une table ronde à ce sujet dans l’air du temps, mais qui n’est pas « un effet de mode » selon son président Adolphe Thomas, qui y voit « une recette d’avenir pour la profession. » L’industrie française se montre déterminée : une commission technique, commune à Coop de France nutrition animale, est déjà sur pied.

Prendre les devants

Les industriels de la nutrition animale font depuis longtemps du développement durable. Mais la profession, et l’agroalimentaire en général, n’a pas encore identifié les indicateurs pertinents pour le mesurer. « C’est une science récente, où les critères restent encore grossiers », commente Jean Noblet, chercheur à l’Inra.
Or, le projet de loi Grenelle 2 prévoit un affichage environnemental des produits de gran­de consommation dès janvier 2011. Pour Alexander Döring, « il faut fournir des chiffres et garder la main sur la communication. »

L’évaluation de l’impact des aliments en rayon nécessite de disposer des données de chaque maillon de la filière. Ainsi, la nutrition animale s’attachera aux « performances en élevage » des aliments composés. Elle aspire, dans cette logique, à ce que ses fournisseurs de matières premières mettent à sa disposition des informations environnementales « fiables et précises ». Aux industriels ensuite de les mettre en balance en formulation, avec les performances zootechniques et le coût économique de chacune d’entre elles.

Le droit aux 44 t pour limiter les émissions

Un des piliers du développement durable est la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour une entreprise du secteur, le fonctionnement de l’usine ne représente que 5 à 10 % des ses dégagements. La nutrition animale est en revanche grosse utilisatrice de camions. 80 % des approvisionnements empruntent la route et seuls 12 % la voie ferrée, qui émet, pour un train complet, moitié moins de CO2 pour une même quantité déplacée. Industries de proximité, les usines d’aliments sont rarement raccordées directement à un réseau ferroviaire. Des gains sont néanmoins facilement accessibles sur le poste transport. La solution, défen­due depuis lontemps par la profession : augmenter la charge utile des camions de 40 à 44 t. De nombreux pays européens y sont autorisés. Mais le gouvernement français rechigne à donner son feu vert. Le rendez-vous du Grenelle a été manqué, regrette Adolphe Thomas. Pour­tant, « d’autres métiers profitent en France de dérogations », assure Patrice Rialland, responsable achat céréales chez Sanders. « Le parc existe. Il est aux normes. Nous sommes prêts ! Il ne man­que plus qu’une décision administrative. » Cette hausse de 15 % de la capacité de transport des véhicules à 5 essieux permettrait de limiter le nombre de camions sur les routes, donc les émissions, d’autant qu’un 44 t émet 12 % de CO2 en moins. Le changement serait aussi synonyme de gain de temps… et de compétitivité !

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Graphique prix blé orge maïs France du 25 septembre 2025
Marché des céréales du 25 septembre 2025 - Les prix du blé tendre se maintiennent au-dessus des 190 €/t sur Euronext

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 septembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne