La logique de l’excès
C’est fou la capacité que nous avons désormais de zapper d’un sujet à l’autre. Alors que la découverte des premiers lots contenant de la viande de cheval chez Findus a mobilisé l’attention des médias pendant plusieurs semaines, l’annonce de l’identification de quatre nouvelles filières frauduleuses est passée presque inaperçue. Elle donne pourtant une nouvelle dimension à l’évènement : on s’éloigne de plus en plus du cas isolé ! Les Français ont eu, tour à tour, les yeux rivés sur leurs écrans – pour ceux qui avaient encore de l’électricité – pour suivre l’évolution de l’épisode neigeux qui a frappé l’ouest et le nord de la France, puis l’élection du Pape.
Le manque de réactivité de l’état pour gérer les intempéries, contraignant des milliers de personnes coincées sur les routes à dormir dans leur véhicule, a été vivement critiqué. Au-delà des pertes financières que cette pagaille a pu engendrer, les routiers redoutent que l’état fasse désormais preuve d’un excès de frilosité. Ils craignent qu’il ne restreigne trop facilement la circulation face à de nouvelles chutes des températures. Des décisions problématiques pour les filières travaillant en flux tendu. C’est notamment le cas de l’approvisionnement des élevages, comme le soulignait à nouveau le Snia en début d’année. Les industriels réclament en effet une dérogation permanente face à des restrictions de circulations, lorsque les routes sont un tant soit peu praticables…