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Meunerie
La demande artisanale en bonne forme

La production de farine se tasse malgré une progression de la demande des artisans-boulangers

Avec 4,41 Mt de farine fabriquées, le secteur meunier français enregistre en 2008 un repli de sa production de 1,3 %, après deux années de hausse. A 2,18 Md€, son chiffre d’affaires progresse en revanche, export compris, de 14 % par rapport à 2007. Cette amélioration est « la conséquence d’une répercussion, plus ou moins partielle, des hausses des cours du blé lors de la campagne précédente », a précisé le président de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française) Joseph Nicot, lors d’une conférence le 25 juin à Paris. Elle reflète aussi la forte progression, à cette même période, des prix des issues de meunerie dans un contexte tendu pour l’ensemble des matières premières fourragères. Cependant, « les résultats des entreprises montrent qu’elles ont supporté en partie ces hausses qui mettent en péril certaines d’entre elles » (cf. " Meunier, un métier à haut risque" ), précise Joseph Nicot.

Repli de la demande des grandes surfaces

En 2008, quelque 4,01 Mt de farines ont trouvé preneur sur le marché intérieur, contre 4,061 Mt en 2007. Le premier débouché reste la panification, qui transforme 65,4 % de la production française. Evénement en 2008 : la consommation du secteur progresse alors qu’elle tendait à stagner voire à reculer ces dernières années. Un rebond lié entre autres à la bonne forme du secteur artisanal dont les achats renouent avec la croissance, avec une hausse de 0,5 %, à 1,55 Mt après deux années de baisse (-1 % en 2007 et -3,4 % en 2006). Et la tendance se confirme sur le premier trimestre 2009.

Pourtant, comme le fait remarquer Joseph Nicot, en ces temps de crise, l’analyse des principaux marchés alimentaires révèle « une baisse des ventes des produits de marque au profit des MDD, moins chères. Or, le pain en boulangerie artisanale n’est pas le moins cher » que l’on puisse trouver. Un paradoxe ! « Cela prouve que le commerce de proximité retrouve tout son intérêt », notamment lorsque les consommateurs cherchent à réduire leurs déplacements pour économiser leurs dépenses de carburants. « Qualité, offre variée, voire même convivialité dans le contexte morose », pourraient également expliquer cette amélioration, comme l’avance Joseph Nicot. La boulangerie artisanale représente désormais 59,2 % du débouché panification. Néanmoins, « le combat n’est pas gagné sur ce secteur. L’autorisation d’implantation de discounters en centre-ville pourrait changer la donne à échéance 5-6 ans. » Les laboratoires des grandes surfaces enregistrent, de leur côté, leur troisième année de repli d’activité (-1,9 %, avec 240.300 t consommées). Le mouvement se serait accentué en 2009. Cela s’explique par une moindre consommation, mais reflète également « le changement de stratégie » des GMS qui « favorisent désormais les points chauds par rapport aux fournils intégrés. »

La boulangerie industrielle consomme toujours plus

La boulangerie industrielle poursuit son développement (+2,2 %/828.126 t), captant 31,6 % de la farine panifiable. Mais l’ANMF note « une importante hausse (+12,4 %) des farines importées en France, en majeure partie destinées à la boulangerie industrielle. » Les autres utilisations régressent de 5 %. Face à la baisse de la consommation, le pôle des diverses industries utilisatrices, réunissant les biscotteries, biscuiteries, sites de panification fine… a utilisé 3,5 % de farines de moins en 2008 (1,051 Mt) qu’en 2007. Les ventes de sachets stagnent (-0,2 %) pour la première fois depuis 2004, suite au ralentissement de l’essor du marché des machines à pain. Autre élément marquant sur ce segment : le consommateur se détourne des produits de marque. Les débouchés nutrition animale et amidonnerie/glutennerie (61.830 t) reculent de 35,6 %. En cause ? Une moindre demande en Petfood pour le premier, et une mutation des process pour amidonnier pour le second : aujourd’hui, 94 % des usines du secteur écrasent elles-mêmes leur blé.

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