La Cavac et le groupe Dubreuil s’associent dans un projet de carburants d’aviation durables
Le groupe coopératif Cavac et le groupe Dubreuil (Air Caraïbes, French Bee) concluent un accord pour la production de cameline et tournesol en interculture à destination des carburants d’aviation.
Le groupe coopératif Cavac et le groupe Dubreuil (Air Caraïbes, French Bee) concluent un accord pour la production de cameline et tournesol en interculture à destination des carburants d’aviation.

Les deux entreprises ont annoncé le 4 juillet dernier le lancement d’une expérimentation pour la production de Biojet, un carburant d’aviation à base de graines oléagineuses (cameline, tournesol…) produites en interculture. « Pour l’instant, les contrats de partenariat sont en cours de signature », déclare une porte-parole du groupe Dubreuil. Selon nos sources, il pourrait s’agir de l’industriel de la trituration Saipol et de Total Énergies. Cela, alors que le groupe Avril a annoncé récemment un partenariat avec Total pour la production de carburants d’aviation durables à base notamment de cameline.
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Un projet encore au stade expérimental
Les premiers semis devraient démarrer cet été en Vendée et dans les Deux-Sèvres, sur les parcelles d’agriculteurs partenaires. « Pour cette première année d’expérimentation, 300 hectares avec un potentiel de 300 litres d’huile extraits pour la fabrication du Biojet [sont prévus] », selon le groupe Dubreuil. Interrogés, les représentants de la Cavac comme du groupe Dubreuil insistent sur le caractère expérimental de ce lancement. « À date, il s’agit d’un projet en phase expérimentale. Les oléagineux viennent d’être semés fin juin, il faut 90 jours pour qu’ils poussent avant la récolte puis la phase de trituration. Nous espérons pouvoir tirer les premières conclusions de cette phase expérimentale à l’automne 2025 », précise la porte-parole du groupe Dubreuil. Douze agriculteurs sont impliqués dans le dispositif.
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Le groupe Dubreuil ambitionne d’incorporer le Biojet à hauteur de 50 % dans certains de ses avions
« Le groupe Dubreuil espère produire 750 tonnes de Biojet, l’équivalent de 10 allers Paris-New York en remplissant 50 % des réservoirs avec du Biojet. Il n’est pas possible de faire des vols en 100 % Biojet », explique la représentante du groupe Dubreuil. En effet, les mandats d’incorporation européens prévoient de relever la part de carburants d’aviation durables dans les approvisionnements des aéroports à 6 % d’ici 2030, contre 2 % cette année. Pour le groupe et ses compagnies aériennes, investir la production de carburants durables à base d’intercultures permet aussi d’anticiper la progressive hausse des mandats. Mais « pour l’instant, l’expérimentation reste à échelle modeste et ne pourra pas fournir l’intégralité de la flotte d’Air Caraïbes et French Bee », relève le groupe Dubreuil.
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La construction d’une filière française de biocarburants pour l’aviation, un enjeu pour les compagnies aériennes
La France n’a pour l’heure pas encore transcrit en droit national le règlement européen incluant les intercultures à vocation non alimentaire dans les matières premières agréées pour la production de carburant d’aviation durables. Le marché manque encore de visibilité sur le sujet. Pour le groupe Dubreuil, « la réglementation ne cesse d’évoluer et de s’ajuster en fonction de ce qui est réellement réalisable. Le principal est de maintenir nos efforts pour limiter l’émission de CO2 et soutenir la création d’une filière de biocarburant aérien made in France ».
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