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JTIC 2007 sous le sceau de la volatilité

Jean-Marie Poncey, président de l’association organisatrice, l’Aemic, commente les faits marquants de cette 58 édition des Journées techniques des industries céréalières

La Dépêche - Le Petit Meunier : L’année, marquée par la flambée et l’instabilité des marchés céréaliers, et en particulier du blé, a été difficile pour les professionnels. Comment a-t-elle été vécue ?

Jean-Marie Poncey : Pour les meuniers, c’est une révolution culturelle ! L’an dernier une variation de quelques euros sur la journée nous faisait dire que le marché était bouillant. En 2007, nous avons connu des bonds de 30 €/t sur 24 heures. La volatilité et la hausse des cours ont, bien entendu, attisé l’intérêt des professionnels pour les outils de gestion des risques, comme le marché à terme. En janvier, quand nous avons décidé du programme des Journées techniques des industries céréalières (JTIC), le cours du blé était déjà à 140,00 €/t. Nous ne nous imaginions pas que, neuf mois plus tard, ils auraient atteint de tels sommets et que nous serions autant dans l’actualité avec ce choix de séance.

Au moment de l’organisation de la demi-journée de conférences consacrée au marché à terme, Flavie Souply nous a fait part de la volonté de l’ANMF de chapeauter cette matinée. Les meuniers, qui ne transforment que du blé, sont les plus exposés à cette tension, c’est pourquoi nous avons accepté bien volontiers. Les professionnels de la nutrition animale sont en effet un peu plus aguerris. Ils ont l’habitude de travailler des matières premières spéculatives.Peu de meuniers sont encore engagés sur le marché à terme. Mais on sent une volonté de plus en plus forte des entreprises d’y avoir recours. à titre d’exemple, la Générale des farines, que je dirige, a créé un poste pour prendre position sur le marché à terme.

LPM : Quel a été votre ressenti vis-à-vis de la médiatisation de cette tension des marchés ?

J.-M. P. : Les visiteurs pourront le constater, nous attendons un nombre important de journalistes. Il y a un effet actualité fort consécutif à cette envolée des prix inédite. La flambée des matières premières a été massivement relayée par les médias et c’est légitime. Ils se devaient d’informer l’opinion publique sur les origines de cette hausse qui n’était pas sans conséquence sur les prix à la consommation.

J’irai plus loin, il est de notre intérêt d’informer le grand public sur nos métiers qui restent obscurs pour de nombreux consommateurs. Les JTIC sont aussi une façon de communiquer sur les difficultés et les évolutions de nos différents métiers.

LPM : Les industries de transformation des céréales se heurtent à des problèmes de recrutement. Comment l’Aemic entend-elle y répondre ?

J.-M. P. : L’Aemic, qui gère plus de 400 offres d’emploi par an, joue un rôle important au niveau du placement dans le secteur. Rappelons que cette activité mobilise 90 % du temps de l’association. Nous éprouvons en effet des difficultés à répondre aux attentes, à la fois diversifiées et plus pointues, des professionnels. C’est pourquoi nous avons choisi de proposer notre savoir-faire en matière de recrutement à toutes les formations en lien avec les céréales et plus uniquement aux anciens élèves de l’Ensmic. Là aussi c’est une petite révolution ! Elle suppose un changement de statut qui doit être validé en assemblée générale extraordinaire, ce jeudi. Le leitmotiv de l’association est la capacité d’adaptation. Cette ouverture en est l’illustration.

Je rencontrerai les autres écoles, le 18 octobre dans l’après-midi, pour leur présenter notre service. La grève nationale ne joue pas en notre faveur pour cette rencontre, mais je vous assure que nous avons senti, lors des premiers contacts, une réelle attirance des étudiants pour nos filières. L’Aemic est pour eux une solution efficace.

LPM : Les professionnels seront-ils attentifs aux conclusions du Grenelle de l’Environnement attendues pour la fin du mois ?

J.-M. P. : Dans notre volonté de s’adapter aux nouveaux enjeux sociétaux, nous consacrons une demi-journée au développement durable. Une composante à laquelle les industriels ne sont pas tous préparés. Ils ne mesurent pas les enjeux de ces considérations environnementales, et des conséquences du Grenelle en particulier. Cette séance est l’occasion de s’y sensibiliser.

LPM : Vous attendez 900 participants et 70 exposants pour cette 58 e année. Comment envisagez-vous les prochaines éditions ?

J.-M. P. : L’ambition de l’Aemic est d’asseoir le rôle des JTIC en tant qu’événement fédérateur de l’ensemble des filières céréalières. Après plusieurs années de participation d’Arvalis-Institut du végétal, un partenariat renouvelé pour la seconde fois avec l’Inra, nous ouvrons notre tribune à l’ANMF. Pourquoi ne pas envisager un investissement plus poussé du secteur de la nutrition animale, de la boulangerie ou de toute autre corporation ? Ce rendez-vous, à la fois porte-voix et cadre d’échanges privilégié, est à leur disposition.

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