Introspections
En 2007, la flambée des prix des céréales, et la crise alimentaire mondiale qui en a découlé, avaient bousculé bien des certitudes. Nombre de politiques s’interrogeaient sur les règles du commerce mondial. Certains appelaient à une révolution verte, encourageant les pays en développement à investir dans leur agriculture. En cet automne, c’est le système financier qui s’écroule et précipite la planète dans la crise. Ce choc peut-il remettre en cause le fondement de notre politique économique: le libéralisme? Ces bouleversements amènent sans doute la planète à prendre du recul sur les ordres établis, à s’autocritiquer. Certains accordent même d’autres vertus au ralentissement économique: produire moins pour polluer moins. Une occasion selon eux d’avancer vers un développement durable... C’est audacieux, provoquant,mais dans l’air du temps : la loi du Grenelle a été adoptée à la quasi-unanimité! Marchés chahutés, craintes d’une baisse de la consommation freinant les échanges céréaliers… notre secteur est déboussolé. En ces périodes incertaines, chacun aime à se rattacher à des repères. Les JTIC sont de ces éléments sur lesquels on sait pouvoir compter et qui, de fait, rassurent. Un moment de retrouvailles et d’échanges fédérateur pour les acteurs des filières céréalières, qui viennent d’être affectées par la disparition de Michel Deloingce, ancien président de l’ANMF. En temps de crise, il est précieux de se serrer les coudes. L’an dernier, certains meuniers ont choisi de différer et modérer la répercussion de la hausse des prix du blé sur ceux des farines.De la même manière, ils ne se précipitent pas aujourd’hui à traduire la baisse.Amortir les oscillations de prix sur une ou plusieurs campagnes, c’est aussi cela la solidarité, peut-être la clef d’une meilleure résistance? Et, qui sait, un exemple pour d’autres professions?