Impression de déjà-vu

Le temps passe, vite, trop vite même. À part peut-être pour les sujets chers au secteur agricole. Ainsi, en 2008, l'un des premiers éditos en tant que rédactrice en chef de La Dépêche-Le Petit meunier était consacré aux OGM. Je m'y étonnais d'une décison bruxelloise déroutante sur la question. La Commission européenne venait en effet de choisir, d'une part, d'autoriser l'importation de nouveaux OGM et, d'autre part, de permettre aux États membres d'adopter des zones de production exemptes d'OGM, faisant le lit de nouvelles distorsions de concurrence. Cinq ans plus tard, les distorsions de concurrence sont bel et bien là. La France refuse toujours de cultiver des OGM et l'UE brille une nouvelle fois par son incohérence : alors qu'une majorité des États membres s'y sont opposés, elle a validé l'autorisation de culture du maïs TC1507 de Pioneer. De nombreux États membres s'étant abstenus –pour ne pas trop froisser certains lobbies ?–, la majorité n'était en effet que relative… Mais la France ne désarme pas et cherche, à nouveau, des solutions pour se dérober à la volonté européenne.