Aller au contenu principal

Crise énergétique
Pénurie de carburant : pas d’impact majeur en meunerie comme en nutrition animale

Meunerie comme nutrition animale sont parvenues à toujours livrer malgré les difficultés d’approvisionnement en carburants qui ont rajouté des tensions dans un contexte de volatilité et d’incertitudes.

En meunerie comme en nutrition animale, des tensions ont été relevées concernant l'approvisionnement en carburant, mais aucune rupture.
© Yanne Boloh

Se rajoutant aux autres contraintes en matières de coût des énergies et d’instabilité des marchés, la grève des raffineurs a augmenté les contraintes pesant sur les métiers des grains. Toutefois, les missions des moulins et des usines d’aliments pour animaux ont toujours été assurées. Les deux métiers présentent des similarités dans l’approvisionnement en carburant de leurs transports : recours à des transporteurs et donc report de cette question sur leur prestataire, réserves en propre sur site, approvisionnement à la pompe. Selon les zones et les cas de chacun, les difficultés ont donc été différentes. « Nous avons notre propre flotte et nous disposons de stocks pour environ un mois avec des capacités pour chaque moulin» explique ainsi Lionel Deloingce (Moulin Paul Dupuis) qui gère de Normandie cet aspect pour les 4 sites des Moulins Réunis. « Nous avons pu reconstituer rapidement notre stock et nous n’avons donc pas eu besoin d’entrer en gestion de crise. Du côté des approvisionnements, nos transporteurs n’ont jamais eu de retard en livraison ».

Pas de retard non plus chez le père François : « nos transporteurs ont dû jongler avec leurs propres approvisionnements en carburant avec une visibilité réduite parfois à moins d’une semaine, mais ils y sont parvenus », souligne François Cholat.

Des tensions mais sans rupture

Du côté de la nutrition animale, l’enquête conduite mi-octobre par La Coopération Agricole Nutrition animale n’a fait remonter aucune rupture non plus comme l’explique sa déléguée générale Valérie Bris : « Nos adhérents qui disposaient de stocks de carburant d’une ou deux semaines n’étaient pas trop inquiets et ceux qui se fournissent à la pompe n’ont par signalé de problème même si nous avons eu quelques échos de fournisseurs qui ne voulaient pas aller livrer trop loin de leurs bases et ce qui a donc pu, ponctuellement poser des difficultés. Ils sont bien plus pris par le renouvellement de leurs contrats d’énergie surtout quand ils sont en renégociation pour leurs contrats de gaz ou d’électricité ».

En Bretagne a été peu impactée au final, note Sébastien Tauty (Nutrinoë) : « Toutefois, il semblerait que pour prévenir une situation plus critique, certains fournisseurs de carburants ont volontairement limité les commandes en carburants d’adhérents, par exemple à 50% des volumes habituellement commandés. A priori les opérateurs de travaux agricoles ont été impactés par ces grèves alors même que la fenêtre météo était favorable pour certains travaux comme les récoltes de maïs ou les semis de blé ».

Réfléchir à son mix énergétique sur le long terme

Du côté de Logivia qui tourne en Bourgogne Franche Comté et en Rhône Alpes (30 camions en nutrition animale et 20 en meunerie), seuls cinq camions ont été impactés, ceux qui livrent pour un des moulins ne disposant pas de son propre stock. « Cela a augmenté le nombre de kilomètres et la complexité pour trouver des pompes alimentées, mais nous n’avons eu aucune rupture », résume Sylvain Baudry, directeur général de l’entreprise de prestation de service de logistique, et du fabricant d’aliments Soréal. « Nous avons eu peu d’impact en global car nous n’avons plus que très peu de camions qui roulent au gazoil », poursuit celui qui privilégie l’Oléo 100 et le bio GNV. Les camions en Nutrition animale sont ainsi mixte Oléo 100 gazoil, même s’ils roulent à plus de 90% du temps en oléo100. « Pour livrer en ville, en meunerie, nous privilégions le bio GNV mais c’est compliqué en terme de prix et certains de nos confrères transporteurs ont dû arrêter de rouler avec leurs camions les plus propres ». L’oléo 100 est en effet adossé au prix du gazoil qui, bien qu’en croissance, a moins flambé que le prix du gaz auquel est adossé le prix du BioGNV qui a été multiplié par 8.

 

Une occasion de réfléchir aux autres carburants

La grève a dans tous les cas imposé une gestion plus tendue avec des livraisons de fuel parfois effectuées in extremis et à un prix élevé. D’où l’intérêt de réfléchir également à d’autres carburants pour plus d’autonomie tout en respectant donc les obligations environnementales des centre ville. « Nous avons trois camions au gaz pour livrer nos farines dans les centres villes de villes comme Grenoble, Lyon et Chambéry », précise M. Cholat. Pour Lionel Deloingce, la question de la décarbonation des centres villes qui va concerner Paris dès 2024 interroge. « Nous avons investi récemment dans une flotte capable de répondre aux exigences de Rouen où ne pourront entrer, dès 2023, que des véhicules Crit’air 1 ou 2. Nous n’avons donc pas encore choisi de changer de carburants, mais nous restons attentifs à toutes les évolutions technologiques ».

 

 

Les plus lus

Illustration de Donald Trump et Xi Jinping s’affrontant dans un bras de fer, symbolisant la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Taxes douanières : Donald Trump est-il en train de pousser les acheteurs chinois vers l’orge française ?

Lors du colloque du 3 avril sur les orges brassicoles à Orléans, Alexis Garnot, trader chez Soufflet Négoce, a alerté sur les…

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Damien Cariou fondateur et CEO de Syndev téléphone à la main dans un champ
Agriculture régénérative : Comment gérer la donnée au sein d'une filière ?

Les filières engagées dans l’agriculture régénérative et/ou bas carbone font face à des besoins croissants dans la gestion des…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Marché des céréales du 8 avril 2025 - Les prix du blé tendre français repassent la barre des 215 €/t, dans le chaos ambiant créé par la guerre commerciale états-unienne

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 4 et le 7 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Alexis Garnot fait une intervention pour présenter la tendance marché 2025 des orges brassicoles lors du colloque Arvalis des orges brassicoles du 3 avril à Orléans.
« La prime brassicole de 50 €/t est actuellement peut-être un peu chère dans le contexte de marché présent », alerte Alexis Garnot

Dans le cadre du colloque sur les orges brassicoles, organisé par Arvalis le 3 avril à Orléans, Alexis Garnot, trader chez…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne