Édito
Français, à vos tartines...

L'évolution des modes de vie nous pousse à manger de plus en plus souvent sur le pouce, voire même à faire l'impasse sur certains repas. Le petit déjeuner en fait les frais. Ainsi, selon une étude menée en 2013 par le Crédoc, 21 % des adultes avouent le zapper au moins une fois par semaine, alors qu'ils n'étaient que 11 % en 2003. Chez les enfants, ils seraient près d'un tiers à partir à l'école, une fois par semaine au minimum, en ayant le ventre vide, contre 11 % en 2003 ! Pourtant, 93 % des Français considèrent ce repas indispensable à l'équilibre alimentaire, en particulier pour les plus jeunes. Et ils qualifient même ce moment de « plaisir ». Certes, le « contexte économique très déprimé » amplifierait ce désamour pour les tartines et le bol de café, précise Pascale Hebel du Crédoc. Mais le phénomène a de quoi inquiéter. Suffisamment en tout cas pour que certains protagonistes de nos petits déj' cherchent à enrayer son déclin. Plusieurs organisations professionnelles ont ainsi lancé un manifeste pour la promotion du “Petit déjeuner à la française”. Le respect des trois repas « à heures régulières, composés de produits variés, favorisent une alimentation équilibrée », rappelle un communiqué. Parmi les moteurs de cette mobilisation, la Fédération des artisans boulangers-pâtissiers de Paris ou encore Syndilait. Ils demandent notamment aux pouvoirs publics de faire de cette cause une priorité des programmes de santé publique, avec entre autres, une sensibilisation dans le milieu scolaire. Associations et entreprises sont aussi invitées à se mobiliser pour entretenir ce réflexe alimentaire vertueux. Nous avons tout et tous à y gagner !