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Évolutions du BLÉ DUR sur août-septembre 2006
CANADA DRY. L’envolée des cours du blé dur français en ce début de campagne est en partie liée au fait que le Canada, dont les cultures ont été exposées à une météo aride, se retrouve plus ou moins à sec cette année. Le pays, qui avait largement alimenté les semouliers européens – y compris français – et les pays méditerranéens l’an dernier, est cette fois bien moins présent à l’international. Cette démission profite aux exportateurs français et tire les niveaux de prix à la hausse. De 169 €/t début août, le cours du blé dur “rendu Port La Nouvelle” n’a cessé de croître pour atteindre 180 €/t fin septembre.
Des marchés plus ouverts pour les exportateurs français
Affirmer que le Canada est à sec est peut-être un peu fort, mais à 3,4 Mt selon le CIC, la récolte du pays devrait tout de même chuter de 42 % par rapport au bon niveau de 2005. Cette abondance d’offre lui avait permis d’être, l’an dernier, omniprésent à l’international. Une concurrence qui avait pesé sur le marché français, privé de ses traditionnels débouchés sur pays tiers mais également de la demande européenne. De 170,5 €/t début août, les cours avaient glissé à 162 €/t mi-septembre avant que l’intérêt ne se réveille. Cette année, l’Hexagone bénéficie d’une bonne demande des pays nord-africains, même si à 5,7 Mt (4 Mt en 2005) la production devrait atteindre un record dans cette région du monde. Les importateurs du Maghreb, Algérie en tête, se sont en effet régulièrement manifestés aux achats en ce début de campagne 2006/2007. En face, les vendeurs ont joué la hausse.
Par ailleurs, si la récolte européenne devrait progresser de 0,8 Mt sur un an – du fait notamment de volumes plus importants en Espagne, pénalisée en 2005 par la sécheresse –, la demande n’est pas totalement absente pour autant. Les Italiens ont des besoins à couvrir. La production du pays – dont les surfaces continuent de décroître, en raison de la baisse des aides de l’UE – a subi les méfaits de la météo et s’avère décevante en termes de rendement comme de qualité. La France, qui a récolté 2,1 Mt (2 Mt) de blés de bonne qualité, est en bonne place pour répondre à cette demande. Discrets durant la période estivale, les semouliers transalpins se sont couverts dès la fin août, accompagnant ainsi la tension du marché. Mais la présence aux achats des principaux consommateurs n’explique pas tout. La folle ascension du blé tendre a accentué le mouvement de hausse. Les cours ont ainsi gagné 5 €/t supplémentaires sur la seule première semaine d’octobre. Une flambée qui laisse les commentateurs complètement secs.